Pas d’augmentation des salaires réels en vue
Les entreprises prévoient une hausse moyenne des salaires de seulement 2% pour les douze prochains mois, relève une nouvelle enquête du KOF menée auprès de 9000 entreprises en Suisse. Dans la mesure où les entreprises tablent sur une inflation de plus de 2% pour la même période, les entreprises ne prévoient pas d'augmentation réelle des salaires.
L'inflation fait fondre le pouvoir d'achat
Une augmentation nominale des salaires de 2% au cours des douze prochains mois représenterait certes une croissance considérable pour la Suisse. Mais si l'on y ajoute l'inflation de 1,5% prévue par le KOF pour la même période, il ne resterait qu'une croissance réelle des salaires de 0,5%. Le pouvoir d'achat fondrait complètement si le renchérissement de 2,5% prévu par les entreprises se produisait. En effet, dans le cadre des enquêtes, les entreprises interrogées sont également questionnées sur la hausse des prix à la consommation attendue au cours des douze prochains mois.
L'industrie et le commerce de gros s'attendent à une croissance salariale très faible
Les augmentations de salaires attendues pour l'année prochaine sont comparativement faibles dans les entreprises de l'industrie manufacturière (+1,5%) et du commerce de gros (+1,6%). Les faibles attentes salariales dans ces deux secteurs coïncident avec les réponses de ces branches aux autres questions des enquêtes conjoncturelles du KOF : la situation des affaires et les attentes en matière d'emploi de ces branches se sont par exemple nettement refroidies au cours des derniers mois. Ces branches ressentent l'atonie du commerce mondial et le ralentissement de la consommation dans d'importants pays exportateurs comme l'Allemagne.
L'hôtellerie-restauration, l'exception qui confirme la règle
En revanche, les branches plus orientées vers le marché intérieur s'attendent à des augmentations de salaires légèrement plus élevées l'année prochaine. Il est toutefois frappant de constater que la croissance moyenne des salaires nominaux attendue est proche de 2% dans presque toutes les branches. Seule l'hôtellerie-restauration se distingue : les entreprises de cette branche prévoient en moyenne une hausse des salaires de 3,8%. L'hôtellerie-restauration est la seule branche où les participants à l'enquête s'attendent à une croissance des salaires réels au cours des douze prochains mois.