Pourquoi certains travailleurs se détournent de l’hôtellerie-restauration
La perception et les priorités des employés temporaires de l’hôtellerie-restauration ont fortement changé, relève un sondage réalisé par la plateforme digitale de placement Coople auprès de plus de 2000 personnes, ayant travaillé dans le secteur avant et durant la crise sanitaire.
Le secteur de l'hôtellerie et de la restauration a connu deux années de fermetures et de mesures d’hygiène adaptées à plusieurs reprises. Par conséquent, il est notamment devenu de plus en plus difficile de planifier les activités à moyen et long terme, et en particulier les besoins en personnel. Depuis peu, les restaurants et les hôtels peuvent à nouveau reprendre une activité normale et sans restriction. La crainte d'un nouveau confinement qui régnait l'année dernière est remplacée en 2022 par une incertitude sur le plan opérationnel, liée à un manque de personnel et à l'afflux de visiteurs dans les hôtels et les restaurants au cours des prochains mois.
Seul un tiers des personnes interrogées sont totalement convaincues de retourner travailler dans le secteur de l’hôtellerie-restauration
Après avoir réalisé un sondage auprès des travailleurs temporaires en juin dernier, Coople a interrogé 2 000 personnes en février / mars cette année qui avaient déjà travaillé entièrement ou partiellement dans le secteur de la restauration et de l’hôtellerie avant et pendant la crise du Covid. Les résultats démontrent que les emplois dans ce secteur deviennent de moins en moins intéressants aux yeux de nombreux travailleurs.
Suite à la question sur l’envie des employés temporaires de retourner travailler dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, seuls 35,7% (ils étaient encore 45,3% en juin 2021) sont convaincus et pourraient travailler dès aujourd’hui. Néanmoins, 44,5% ont répondu qu'ils se voient bien retourner travailler dans ce secteur, tandis que 19,7% considèrent qu'un retour dans le secteur de l'hôtellerie et la restauration est incertain, voire exclu.
Les raisons pour lesquelles un retour est incertain voire exclu étaient les suivantes: Le souhait d'être mieux payé (41%), d'avoir plus de flexibilité (29,5%), d'avoir un emploi avec de meilleurs horaires (26,1%) ou le souhait d’avoir plus de stabilité d’emploi (23,1%).
Les inquiétudes concernant l'avenir professionnel diminuent
Comme dans l'enquête menée en 2021, les participants ont été invités à évaluer dans quelle mesure leur vie professionnelle a été affectée par le Covid et s'ils sont inquiets pour leur avenir professionnel. La majorité des participants ont indiqué que leur vie professionnelle avait subi des changements moyens à très importants (5,7 Ø, 0 = aucune influence / 10 = forte influence). Cette valeur moyenne a diminué par rapport à 2021 (6.7 valeur Ø), ce qui peut s'expliquer par une adaptation à la pandémie et par un changement dans la vie quotidienne. De plus, l'évaluation individuelle de l'avenir professionnel a également changé chez les travailleurs temporaires: en 2022, ce sont près de 35,6% des personnes interrogées (valeurs 0 à 2) qui indiquent être peu ou pas du tout préoccupées par leur avenir professionnel (21% seulement en 2021). Par rapport à 2021 (valeur Ø 5.5), la répartition des personnes interrogées qui se font moyennement à très fortement du souci pour leur avenir a nettement diminué (valeur Ø 4.6, 0 = pas du tout / 10 = très fortement).
Le manque de personnel qualifié et l'incertitude dans la planification du personnel comme plus grand défi
Les participants de l'enquête ont mentionné "la difficulté de trouver des employés qualifiées" étant le plus grand défi pour les établissements de l'hôtellerie et la restauration (17,3%), suivi de près par l'incertitude au niveau du planning du personnel (15,1%). 12,6% des personnes interrogées considèrent en outre le manque de touristes étrangers comme un défi notable. Par ailleurs, 11,2% des personnes interrogées estiment que les difficultés financières constitueront à être un défi majeur pour les entreprises en 2022.
La pénurie de personnel peut être évitée grâce à une rémunération attrayante et à des emplois flexibles
«Notre dernier sondage montre que les entreprises dans la restauration en Suisse ont actuellement du mal à disposer de leur personnel habituel et expérimenté pour faire face à l'affluence attendue dans les semaines et les mois à venir, et cela malgré le retour à la vie normale, explique Daniel Staffelbach, Country Manager chez Coople (Suisse) SA. L'enquête confirme que de nombreux employés du secteur de l'hôtellerie et de la restauration souhaitent gagner plus et avoir une certaine flexibilité dans l'organisation de leur temps de travail.»
«Nous voyons ici une tendance reconnaissable et une "perte de confiance durable" dans le secteur de la restauration, complète Yves Schneuwly, CCO de Coople. Nous insistons sur le fait qu'il est important d'agir rapidement et qu'il ne suffit pas de signaler la demande de personnel. Il faut répondre avec une force stratégique aux souhaits et aux exigences des travailleurs.»
Les salaires moyens sont toujours relativement bas et réduisent considérablement le coefficient d’attractivité de ce secteur. Le segment et les employeurs eux-mêmes se trouvent ici dans un véritable dilemme, car de nombreuses entreprises ne peuvent pas (encore) se permettre d’augmenter les salaires dans la situation actuelle.
L'enquête menée en 2022 confirme également la tendance vers plus de flexibilité et d'autonomie dans l'hôtellerie et la restauration. Cette tendance peut non seulement être mise en œuvre par chaque entreprise, mais elle peut même favoriser des économies de coûts. Les entreprises qui répondent à la demande de flexibilité croissante et qui misent systématiquement sur du personnel temporaire posent les bonnes bases à court et moyen terme. Pour que cette tendance se maintienne durablement, les entreprises devraient constituer stratégiquement un vivier de main-d'œuvre flexible.
Cela permet de réagir de manière optimale à la fluctuation de l'offre et de la demande, tout en se positionnant comme un employeur flexible et attrayant. Aujourd'hui, la planification du personnel ne doit plus se faire de haut en bas, mais peut également se faire de bas en haut à l'aide d'une place de marché digitalisée comme celle de Coople. Ainsi, les collaborateurs conservent leur autonomie dans le choix des missions qui leur conviennent et leur motivation reste élevée.