Près de 60% des travailleurs suisses souffrent de stress lié au travail
Selon un sondage récent du cabinet de recrutement Robert Walters Suisse, 60% des personnes interrogées indiquent avoir souffert d'une forme ou d'une autre de stress lié au travail. Plus de la moitié des sondés estiment que les employeurs ne font pas assez d’efforts pour les aider à combattre le stress.
Le sondage, mené en Suisse auprès de 2000 personnes, relève par ailleurs que trois employés sur cinq indiquent que leur santé mentale s'est dégradée cette année en raison du stress au travail.
Interrogés sur la fréquence des situations de stress, un tiers des sondés répondent «très souvent» (35%), 24% «assez souvent» et 26% «parfois». Seuls 15% des répondants déclarent n'avoir ressenti aucune forme de «stress récurrent» (soit des symptômes de stress ressentis plus de trois fois pendant plus de sept jours d'affilée) au travail cette année.
Lorsqu'on leur demande à qui incombe la responsabilité de gérer le stress au travail, 46% des professionnels répondent qu’elle incombe aux supérieurs hiérarchiques, suivis par les responsables des ressources humaines et les cadres supérieurs (29%), tandis que 20% estiment qu'elle incombe à l'individu.
Cependant, moins de 13% des professionnels estiment que les employeurs en font assez, 26% pensent que des efforts ont été faits, mais qu'ils sont insuffisants, tandis que la majorité (62 %) déclare que les employeurs n'en font tout simplement pas assez. Des réponses qui laissent songeurs alors que les employeurs suisses ont augmenté de 20% leurs dépenses en initiatives de bien-être depuis la crise sanitaire.
«Les employeurs suisses dépensent chaque année entre 100 et 200 francs par employé pour des initiatives et des avantages en matière de bien-être, mais notre enquête indique qu'ils ne font peut-être qu'appliquer un pansement, remarque Christian Atkinson, directeur de Robert Walters Suisse, dans un communiqué. Les employeurs doivent trouver un équilibre entre ne pas se ruiner et ne pas mettre la pression sur les managers pour résoudre le stress au travail, tout en étant proactifs et à l'écoute des besoins de leurs employés.»
Causes et effets
S'il n'est pas pris en compte, le stress au travail peut créer un effet boule de neige et entraîner des taux de rotation plus élevés, des niveaux d'épuisement professionnel, de l'absentéisme et des niveaux de productivité plus faibles. Ainsi, 58% des professionnels interrogés considèrent que la production de leur entreprise est élevée, tandis que près d'un tiers d'entre eux estiment qu'elle est de mauvaise qualité.
«Le stress sur le lieu de travail est un phénomène auquel chaque membre d’une entreprise peut contribuer à créer, mais il incombe aux supérieurs hiérarchiques, aux cadres supérieurs et aux RH de donner le ton sur la manière dont il est géré, souligne Christian Atkinson. Des interventions simples, comme s'assurer que la charge de travail est gérable, fixer des délais réalistes et veiller à ce que les employés aient accès à un soutien, à des espaces sûrs et à des ressources pertinentes, peuvent toutes contribuer à réduire la pression sur le lieu de travail ainsi que la vie professionnelle quotidienne des professionnels.»