04.06.2021

Reprise de la conjoncture intérieure interrompue au premier trimestre

Le PIB de la Suisse a reculé de 0,5%, après avoir enregistré une hausse de +0,1% au 4e trimestre 2020, indique le Secrétariat d'Etat à l'économie.

Dans le secteur des services, la création de valeur a fortement baissé à la suite du durcissement des mesures visant à lutter contre le COVID-19. La consommation privée a beaucoup diminué. En revanche, l’industrie a connu une embellie, empêchant ainsi un recul plus marqué du PIB, indique un communiqué du Secrétariat d'Etat à l'économie. Contrairement au printemps 2020, il n’y a pas eu d’effondrement de la conjoncture.

L’hôtellerie-restauration (−30,4%) a enregistré une baisse encore plus sévère qu’au trimestre précédent: les restaurants ont dû rester fermés et les possibilités de voyages à l’international étaient très réduites. Le domaine de l’art, du divertissement et des loisirs (−5,1%) a lui aussi affiché un résultat trimestriel très négatif à cause du durcissement des mesures sanitaires. Le domaine de la santé humaine et des activités sociales (−3,0%), a également connu une évolution négative, en partie à cause du report des interventions planifiables. Enfin, la population étant moins mobile, la valeur ajoutée a également reculé dans les domaines des transports et de la communication (−0,9%).

Recul de la consommation privée

Par conséquent, les dépenses de consommation privées se sont fortement contractées au 1er trimestre (−3,3%). Les dépenses dans la restauration et les loisirs se sont effondrées. En revanche, les denrées alimentaires ainsi que d’autres marchandises, comme les appareils électroniques, ont été très demandés, ce qui a permis au commerce de détail (−1,4%) de rester relativement stable en dépit des fermetures temporaires. Dans l’ensemble, le commerce (−4,8%) a affiché un résultat clairement négatif en raison du recul du commerce de gros.

Les services financiers (+2,6%), entre autres grâce à l’évolution positive des opérations à l’étranger, et l’administration publique (+0,7%) sont les rares branches du secteur des services à avoir enregistré une croissance au 1er trimestre. Dans l’ensemble, le secteur des services a connu un fort recul de la valeur ajoutée; les exportations de services (−5,2%) se sont aussi inscrites à la baisse. Néanmoins, les pertes étaient beaucoup plus importantes pendant la 1ère vague de COVID-19, au printemps 2020.

Du fait de la stagnation des investissements dans la construction (+0,1%), la création de valeur a fléchi dans le bâtiment et génie civil (−0,5%). Les investissements en biens d’équipements (−0,4%) ont faiblement reculé après deux trimestres positifs. Touchée par le fort repli de la consommation privée, la demande intérieure finale (−1,8%) a, au bout du compte, considérablement chuté, ce qui a également ralenti l’évolution des importations (−0,1%). La consommation publique est la seule composante de la demande à avoir affiché une évolution positive (+1,2%).

Résultats réjouissants pour l’industrie

L’industrie peut se targuer d’une évolution extrêmement positive durant le 1er trimestre: la valeur ajoutée et les exportations ont dépassé le niveau d’avant la crise. Contrairement au printemps 2020, les chaînes d’approvisionnement internationales n’ont guère été interrompues au semestre d’hiver. Soutenue par la forte accélération de la demande en provenance de partenaires commerciaux importants, tels que les États-Unis et la Chine, l’industrie manufacturière (+4,9%) a connu une croissance plus dynamique qu’au trimestre précédent. Tant l’industrie chimique et pharmaceutique que les autres branches de l’industrie manufacturière, plus sensibles à l’évolution conjoncturelle, ont contribué à ce résultat. La reprise s’est donc poursuivie dans certains secteurs d’exportation, dont les montres et les instruments de précision ainsi que les machines et les métaux. Dans l’ensemble, les exportations de marchandises (+1,5%) ont enregistré une croissance sensible malgré le fort recul du commerce de transit. Le secteur industriel a ainsi grandement contribué à limiter le recul du PIB au 1er trimestre.

De plus amples informations sur le PIB au 1er trimestre 2021 figurent dans les tendances conjoncturelles de l’été 2021, sur le site www.seco.admin.ch/pib.

À noter que La pandémie de coronavirus affecte également les statistiques. Conformément aux recommandations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, les données de bases et les méthodes utilisées pour le calcul du PIB ont été révisées en détail afin d’éviter toute distorsion liée à la pandémie. Néanmoins, compte tenu de l’état actuel des données, il n’est pas exclu que les chiffres présentés ici doivent subir des révisions plus importantes que d’ordinaire au cours des prochains trimestres.