23.06.2021

Reprise économique en vue après l’assouplissement des mesures liées au coronavirus

L’emploi devrait progresser de manière significative (+1,5%) et le taux de chômage continuer de reculer, selon les dernières analyses du groupe d’experts du Secrétariat d’État à l’économie.

Sur le plan international, la conjoncture s’est améliorée. Une reprise dynamique se dessine. Le Groupe d’experts de la Confédération revoit à la hausse ses prévisions concernant le PIB et s’attend à une croissance de 3,6% en 2021. En 2022 aussi, l’économie suisse devrait connaître une évolution largement supérieure à la moyenne, relève un communiqué du SECO.

Après le net repli observé durant le semestre d’hiver, l’économie suisse a, comme prévu, entamé un redressement rapide dans le sillage des assouplissements de début mars. La production industrielle s’est également accélérée, portée par une forte hausse de la demande émanant de partenaires commerciaux importants. Les indicateurs laissent présager de nouvelles augmentations dans les secteurs de l’industrie et des services. Le groupe d’experts estime donc que le PIB croît fortement en Suisse au cours de ce 2e trimestre.

Si les phases d’assouplissement peuvent être mises en oeuvre comme prévu, l’embellie conjoncturelle devrait gagner en assise par la suite. D’importants effets de rattrapage devraient se manifester notamment dans les secteurs de la consommation ayant été fortement impactés par des restrictions pendant une longue période en raison de la pandémie. Des branches économiques durement touchées, comme l’hôtellerie-restauration et l’événementiel, devraient ainsi progressivement sortir de la crise actuelle.

Pour l’ensemble de l’économie, le groupe d’experts table sur une croissance du PIB corrigé des événements sportifs de 3,6% en 2021 (prévisions de mars: +3,0%). La croissance de l’économie serait ainsi nettement supérieure à la moyenne historique et, au deuxième semestre de 2021, le PIB dépasserait clairement le niveau du PIB d’avant la crise. Les entreprises devraient augmenter leurs investissements et leurs effectifs. La réduction de l’horaire de travail serait progressivement abandonnée et le chômage continuerait de reculer. En moyenne annuelle, le taux de chômage devrait s’établir à 3,1% en 2021 (prévisions de mars: 3,3%).

Le groupe d’experts prévoit également une croissance du PIB corrigé des événements sportifs supérieure à la moyenne en 2022 (+3,3%; prévision inchangée). Le commerce extérieur devrait de nouveau fortement stimuler la croissance grâce à la reprise économique durable des grandes économies. Le commerce international des services, notamment, devrait de nouveau s’intensifier, par exemple dans le domaine du tourisme. En Suisse, la dynamique devrait progressivement se normaliser après une période de forte reprise durant l’année en cours. Le redressement durable aura un impact notable sur le marché du travail: l’emploi devrait progresser de manière significative (+1,5%) et le taux de chômage continuer de reculer et s’établir à 2,8% en moyenne annuelle (prévisions de mars: 3,0%).

Risques conjoncturels et scénarios complémentaires

En raison de la situation très incertaine qui prévaut, le SECO complète les prévisions conjoncturelles du groupe d’experts par trois scénarios esquissant les conséquences économiques de risques conjoncturels importants. Le risque que la crise engendre d’importants effets économiques de second tour, tels que des faillites et des suppressions massives d’emplois, demeure. La croissance de la demande serait alors nettement plus faible que prévu. De plus, une nouvelle aggravation de la pandémie, due notamment à la propagation de variants du virus, pourrait grever encore l’économie et entraver la reprise (scénario 1: «Effets de second tour»).

À l’inverse, la reprise pourrait être plus forte que prévu par le groupe d’experts, tant en Suisse que dans d’autres économies avancées, en particulier du côté de la consommation privée: certains ménages ont pu constituer une épargne supplémentaire considérable en 2020, dont une partie au moins pourrait être consacrée aux dépenses de consommation (scénario 2: «Compensation»).

La forte augmentation de la demande pourrait engendrer des problèmes de capacité et induire un mouvement inflationniste. La pression durable sur les prix et la hausse des taux d’intérêt à long terme qui pourraient en résulter atténueraient les effets de l’embellie conjoncturelle (scénario 3: «Stagflation»). Les risques liés à l’augmentation de la dette publique et de la dette des entreprises ainsi que les risques de corrections sur les marchés financiers s’aggraveraient eux aussi, tout comme les risques présents dans le secteur de l’immobilier en Suisse.

À moyen terme, d’autres risques planant sur la place économique suisse se sont accrus, à commencer par les incertitudes autour de nos relations avec l’UE. Enfin, l’impôt minimal mondial récemment proposé pour les entreprises est également source d’incertitude.