SECO: Reprise marquée en 2021
Le Secrétariat d'État à l'économie vient de publier les derniers chiffres disponibles relatifs au marché du travail suisse. L’office fédéral constate un recul du taux de chômage corrigé des variations saisonnières de 3,3 % à 2,4 % au cours de l’année 2021.
À partir de janvier déjà, le nombre des demandeurs d’emploi et des chômeurs inscrits n’a cessé de diminuer, partant d’un niveau élevé (261 499 personnes chez les demandeurs d’emploi, 169 753 personnes chez les chômeurs), indique un communiqué. Le recul chez les chômeurs n’a ralenti qu’en novembre (au niveau bas de 116 244 personnes), et le nombre des demandeurs d’emploi est reparti à la hausse pour la première fois de l’année, principalement pour des raisons de saisonnalité. Avec 121 728 personnes, le nombre des chômeurs à la fin décembre 2021 était inférieur de 41 817 personnes, soit de 25,6 %, par rapport à la même période de l’année précédente. Quant au nombre des demandeurs d’emploi (209 676 personnes), il était inférieur de 50 642 personnes, soit de 19,5 %, par rapport à la valeur de décembre 2020.
Comparé au niveau de décembre 2019, donc juste avant le début de la crise de COVID-19, le nombre des demandeurs d’emploi est actuellement plus élevé de 16 721 personnes, soit de 8,7 %, et le nombre des chômeurs l’est de 4451 personnes, soit de 3,8 %.
Le nombre de chômeurs en moyenne annuelle pour 2021, à 137 614 personnes, est inférieur de 8 106 personnes, soit de 5,6 %, au chiffre de 2020. Il en résulte pour l’année sous revue 2021 un taux de chômage annuel moyen de 3,0 %, ce qui représente une légère baisse par rapport à 2020 (3,1 %).
Le nombre de demandeurs d’emploi en moyenne annuelle pour 2021 s’est élevé à 228 930 personnes. Cela représente par rapport à 2020 un recul de 1087 personnes (-0,5 %).
Le taux de chômage des jeunes (15 à 24 ans) perd en moyenne 0,7 point de pourcentage par rapport à l’année passée et descend ainsi à une moyenne annuelle de 2,5 %. Quant au taux de chômage des actifs seniors (50 à 64 ans), il a en revanche augmenté par rapport à 2020, s’élevant à 3,0 % en moyenne annuelle (+0,1 point de pourcentage).
Pendant la deuxième année de la crise du coronavirus aussi, le recours marqué à l’indemnité en cas de RHT a permis de stabiliser l’emploi. L’ampleur des indemnités en cas de RHT versées a encore représenté la moitié plus ou moins du montant payé l’année précédente. Au cours de la deuxième vague de la pandémie, fin 2020, la RHT avait une nouvelle fois nettement augmenté, pour atteindre en février 2021 le record annuel de 523 687 travailleurs concernés. Dans les mois qui ont suivi, le nombre des travailleurs pour lesquels la RHT a été décomptée a constamment et nettement reculé suite aux assouplissements des mesures de politique sanitaire. En octobre 2021, pour l’instant, la RHT a été décomptée pour 48 264 travailleurs, ce qui constitue le niveau le plus bas depuis le début de la crise en mars 2020. Ce chiffre pourrait encore augmenter, vu que les entreprises ont trois mois pour remettre leurs décomptes.
En 2021 aussi, la Confédération a doté l’assurance-chômage d’un financement additionnel extraordinaire à concurrence du coût des indemnités en cas de RHT versées en raison des conséquences de la pandémie de COVID-19. Selon les estimations actuelles, l’exercice 2021 de fonds de compensation de l’assurance-chômage se soldera par des recettes totales de 14,03 milliards de francs (2020 : 17,40 milliards) et des dépenses totales de 14,25 milliards de francs (2020 : 17,26 milliards), ce qui correspond à un excédent de dépenses de 0,22 milliard de francs (2020 : excédent de recettes de 0,14 milliard).
Les recettes principales du fonds de compensation proviennent des cotisations des assurés et des employeurs, qui s’élèvent à 7,61 milliards de francs (2020 : 7,46 milliards), et de la contribution de la Confédération liée à la loi COVID-19 d’un montant de 5,65 milliards de francs (2020 : 9,19 milliards). Quant aux dépenses principales, elles sont constituées des indemnités de chômage, qui se sont montées à 6,75 milliards de francs en 2021 (2020 : 6,38 milliards) et des indemnités en cas de RHT, qui se sont montées à 5,65 milliards de francs (2020 : 9,20 milliards).
Au cours des années 2020 et 2021, la durée de perception maximale pour l’indemnité de chômage a été prolongée à deux reprises. Les personnes qui ont perçu l’indemnité de chômage entre mars et août 2020 ont pu bénéficier d’un maximum de 120 indemnités journalières supplémentaires. Pour les indemnités perçues entre les mois de mars et de mai 2021, 66 indemnités journalières supplémentaires au maximum ont été octroyées. Dans un contexte de pandémie caractérisé par une forte diminution des postes vacants, ces mesures ont permis d’éviter des arrivées en fin de droits. Pour de nombreux employés qui ont perdu leur emploi au cours de la crise de COVID-19, la protection d’assurance de l’AC est ainsi prolongée jusqu’en 2022, voire jusqu’en 2023 pour certains. Les indemnités journalières supplémentaires ont renforcé la sécurité économique des chômeurs et ainsi déchargé entre autres l’aide sociale.
Enfin, dans le contexte de la pandémie, l’année écoulée a connu une extension continue des services numériques (eServices) de l’AC liés à la RHT, qui ont pu être introduits avec succès sur l’ensemble du territoire suisse. L’eService « Inscription auprès du service de l’emploi (ORP) » notamment, disponible depuis le 1er juillet 2021, a eu un vaste écho. Une inscription auprès du service public de l’emploi sur deux se fait désormais en ligne. Depuis l’introduction du premier eService dans le cadre du projet eAC en avril 2020, le nombre d’utilisateurs des offres numériques dans le Job-Room du portail travail.swiss a connu une croissance soutenue et constante. Quelque 80 000 demandeurs d’emploi et 30 000 entreprises font régulièrement usage les services en lignes de l’AC.