Taux d'absentéisme comparable lors de la première et de la deuxième vague
En mai dernier, les études révélaient que la Covid-19 avait été la cause d’une hausse sensible de l’absentéisme. Le scénario a été simliaire lors de la deuxième vague, révèle une enquête de Swiss Risk & Care.
Chez Swiss Risk & Care, le Département Absences et Sinistres gère les absences d’une trentaine de sociétés en Suisse employant plus de 20’000 collaborateurs. La société a donc accès à des données significatives et utilise un module de reporting issu de la business intelligence, permettant d’analyser plusieurs indicateurs clés à partir de ces données. Fort de ces moyens, «nous avons étudié l’impact de la Covid sur l’absentéisme auprès de 12’000 salariés et nous sommes livrés à une comparaison entre les deux vagues (mars/avril et octobre/novembre) et avec les mêmes périodes en 2019», selon un communiqué.
Au mois de mars 2020, le taux d’absentéisme maladie, tous secteurs d’activité confondus, s’établissait à 3,45 % alors qu’il était de 2,59% un an avant, selon les indicateurs. Cet été, avec les congés et un retour à une situation quasi normale, le taux d’absentéisme est redescendu au niveau de 2019 c’est-à-dire légèrement au-dessus de 2 %. Depuis septembre, il n’a cessé d’augmenter à nouveau pour s’établir en novembre à 3,45 % (soit au même niveau de taux qu’il y a 8 mois). En novembre 2019, ce taux était de 2,72%.
Aux mêmes causes, les mêmes effets ? Certes, pour un certain nombre d’entreprises, le retour au semi-confinement à l’automne avec les conséquences psychologiques néfastes observées lors de la 1ère vague, auquel s’ajoute l’explosion des cas positifs au virus et de personnes mises en quarantaine en Suisse, a amené nombre de collaborateurs à être absents pour cause de maladie. Toutefois, des disparités existent.
Des disparités entre les secteurs professionnels
Une analyse par secteurs d’activité révèle une forte hétérogénéité. Ainsi, si le secteur de la banque et de la finance dont le taux d’absentéisme est généralement faible, a été peu impacté, celui du médical et du paramédical a connu une forte tension en mars et en avril avec un taux d’absentéisme de plus de 10 % (contre 8 % en moyenne au printemps 2019). Un taux qui est redescendu au niveau de 2019 à l’été pour exploser à nouveau en novembre (9,9 %). Ce secteur est particulièrement impacté par la crise sanitaire et les équipes sont extrêmement mobilisées depuis plusieurs mois. Qu’en sera-t-il de l’absentéisme sur le court/moyen terme ? Doit-on anticiper un niveau encore élevé par contre coup, une fois la crise terminée ?
Le commerce de détail a vu une nette baisse de l’absentéisme durant toute la période de réouverture entre la 1ère et la 2e vague, enregistrant même un taux d’absentéisme inférieur d’1,5 à 2 points d’écart par rapport à 2019. Malheureusement, depuis novembre, ce secteur souffre à nouveau.
Le cas particulier des multinationales
Après avoir connu une légère hausse du nombre d’absences entre mars 2019 (3 %) et mars 2020 (3,59 %), les multinationales connaissent une baisse manifeste de leur taux d’absentéisme depuis la fin de la 1ère vague en comparaison avec 2019. Est-ce dû à une plus grande généralisation du télétravail dans ce type d’entreprises (télétravail qui n’a d’ailleurs pas cessé depuis mars), à un accompagnement RH et à la mise en place de moyens d’écoute performants ? Il serait intéressant de comprendre ce phénomène par une analyse qualitative auprès des services RH concernés.
L’absentéisme, marqueur majeur de la santé de l’entreprise
L’absentéisme est devenu une donnée encore plus capitale qu’auparavant pour les services RH. Jamais la santé n’aura eu une telle importance aux yeux des dirigeants d’entreprise. Et on peut craindre que, malgré le vaccin et un retour à une vie normale prévue dans quelques mois, l’épuisement des équipes dans certains secteurs, l’appréhension des collaborateurs de revenir travailler en présentiel et de reprendre les transports en commun, et, plus globalement, les conséquences psychologiques de cette longue période maintiennent un taux d’absentéisme encore élevé.