Un quart des actifs suisses craignent pour leur emploi
La crainte de perdre son emploi s’est nettement exacerbée en Suisse. Un quart des actifs interrogés dans le cadre du Moniteur de l’ASA sur la sécurité estiment élevé le risque concret de se retrouver au chômage au cours des dix prochaines années.
«La crainte de perdre son emploi s’est nettement exacerbée», commente Michael Hermann, directeur de l’institut de recherche sotomo, cité dans un communiqué. «En 2020, 35 pour cent se sentaient totalement et entièrement en sécurité en matière d'emploi; il y a un an, cette valeur atteignait encore 53 pour cent.»
Les choses sont moins claires en ce qui concerne les avis sur le télétravail. Près d'un tiers considèrent que le télétravail réduit la sécurité. Pour 42 pour cent des répondants, il n’y a aucune différence; 20 pour cent jugent même le télétravail plus sûr.
En dépit du projet fiscalité-AVS (RFFA) validé par le peuple et entré en vigueur début 2020, l’inquiétude de la population n’a cessé de grandir quant à l’état de la prévoyance vieillesse. Trois personnes interrogées sur quatre s’attendent à une baisse des rentes. Près de 68 pour cent des répondants en imputent la cause au déficit de l’AVS. Ils sont même 77 pour cent à craindre que les caisses de pension ne soient plus en mesure d’honorer leurs prestations. Si l’avis de la majorité était écouté, la charge de ce déficit financier devrait être répartie sur l’ensemble de la population et non uniquement sur les actifs.
Michael Hermann précise: «Toutefois, à la différence de leurs aînés, les 18-44 ans pensent plus fréquemment que la réduction du taux de conversion constitue un moyen éprouvé pour le deuxième pilier.» Le relèvement de l’âge de la retraite est comparativement souvent perçu comme une solution possible pour l’AVS. Néanmoins, une personne sur cinq seulement envisage de continuer de travailler après l’âge légal de la retraite. Ce qui pourrait vraiment inciter les personnes interrogées à prendre leur retraite plus tard, ce serait la possibilité de réduire progressivement leur taux d’occupation.