23.12.2021

Une évolution salariale modeste en 2022 selon les syndicats

Les salaires vont augmenter pour de nombreux salariés au 1er janvier prochain mais pas suffisamment, ont estimé des associations professionnelles et syndicats lors d’une présentation des négociations salariales pour 2022.

Les syndicats et les associations professionnelles se sont néanmoins retrouvés dans d'âpres négociations salariales avec les employeurs, relève un communiqué. Certaines branches et entreprises profitent de l'insécurité actuelle pour réaliser des bénéfices supplémentaires. «Trop d’employeurs refusent de répercuter leurs bénéfices sous forme de salaires plus élevés pour leurs salarié-e-s. C’est un affront pour ces derniers, surtout au vu de leur engagement supérieur à la moyenne pendant la pandémie. Ce comportement met en danger la reprise économique», déclare Thomas Bauer, responsable de la politique économique à Travail.Suisse.

Résultats suffisants à satisfaisants dans l'industrie et l'administration

Les résultats connus à ce jour des négociations salariales présentent un tableau contrasté pour l'année à venir. Dans l'industrie, les accords salariaux sont certes nettement meilleurs que l'année précédente, mais ils restent toutefois mitigés compte tenu de la situation économique bonne à très bonne dans cette branche. Dans différentes branches de l'artisanat, les salaires augmenteront également plus fortement que le renchérissement. Dans les secteurs du transport, de la logistique et de l'administration, les résultats obtenus ont été dans l'ensemble suffisants à satisfaisants. La tendance à l'augmentation individuelle des salaires plutôt qu'à l'augmentation générale se poursuit toutefois. «En période de hausse des prix, il faut des augmentations générales de salaire. Ces derniers mois, les salarié-e-s ont fourni un excellent travail dans des conditions parfois défavorables. Il est faux, par des augmentations de salaire individuelles, de ne récompenser maintenant que certains d'entre eux», déclare Greta Gysin, coprésidente de Transfair.

Politique du sparadrap dans la santé

Dans le secteur de la santé, on a poursuivi la politique du sparadrap en 2021 et les augmentations de salaire individuelles continuent de dominer dans la branche. «Tout le monde sait désormais à quel point la situation est précaire dans le secteur de la santé. On a applaudi et voté avec succès. Mais dès qu'il s'agit d'argent, les portes se ferment», déclare Marco Geu, secrétaire central du syndicat Syna. Dans le secteur principal de la construction, on assiste pour la deuxième fois consécutive à une augmentation nulle, ce qui est incompréhensible au vu du boom dans la branche. «Les entrepreneurs se transforment ainsi en profiteurs du coronavirus», ajoute encore Marco Geu.

En raison des résultats salariaux mitigés, de nombreuses branches ont besoin de rattraper leur retard pour l'année à venir, ont relevé les représentants. La hausse persistante des prix exige une compensation salariale pour tous les travailleurs et travailleuses. En outre, l'individualisation croissante des augmentations de salaire doit être stoppée. La création de valeur est élaborée en commun, ses fruits doivent également être partagés. Comme jusqu’ici, certaines branches continuent à verser des salaires minimaux inférieurs à 3 500 francs. L'année prochaine, il faudra prendre des mesures sérieuses pour que ces très bas salaires atteignent enfin un niveau décent, conclut le communiqué.