10.04.2024

Une majorité d’employés suisses sont stressés par leur travail

Près 89% des demandeurs d’emploi présents sur le marché suisse sont stressés par leur travail, indique l’enquête Candidate Pulse 2024 du cabinet Michael Page. Moins d’un tiers des employeurs (27%) a pris des mesures pour régler le problème. Ce qui implique qu’ils passent potentiellement à côté de l’opportunité d’attirer et retenir les talents, et d'œuvrer à la satisfaction de leur personnel.

L’étude identifie deux facteurs clés du stress professionnel des employés: le manque de reconnaissance (38%) et une charge de travail excessive (31%). Un employé sur cinq (20%) avait quitté son emploi précédent pour cause de stress au travail. 30% indiquait que malgré le stress, ils avaient conservé leur poste tout en restant ouverts à de nouvelles opportunités en dehors de leur entreprise.

Chez les employeurs ayant mis en œuvre des mesures de soutien au travail destinées à réduire le stress (27%), les formats privilégiés sont les programmes d’aide aux employés, avec un soutien téléphonique d’experts extérieurs à l’entreprise (44%), et une facilitation des échanges avec la hiérarchie (44%).

«Les taux de rétention du personnel sont plus élevés dans les entreprises où les managers prennent le temps de discuter avec leurs équipes et d’identifier des moyens de répondre à leurs principales préoccupations, et où ils leur accordent la reconnaissance méritée pour leurs accomplissements», constate Yannick Coulange, Managing Director de PageGroup Switzerland.

Le bien-être personnel, un critère décisif

Les bénéfices relatifs au bien-être du personnel sont, pour les candidats, un critère clé dans le choix d’un employeur. Le confort de l’environnement de travail a ainsi été jugé «important» ou «très important» par 97% des demandeurs d’emploi. Venaient ensuite l’offre de programmes de bien-être mental (79%) et la flexibilité des conditions de travail, en termes d’horaires comme de lieu (74%).

En l’absence de dispositifs de soutien, la majorité des employés ont avoué discuter de leurs soucis de stress au travail avec des proches, famille ou amis, avant leurs collègues et supérieurs hiérarchiques. L’absence de réponse de la part de l’entreprise peut donc faire déborder le problème à l’extérieur, via les sites d’évaluation ou les réseaux sociaux. Avec pour conséquence, des difficultés accrues à recruter.

Les résultats de cette enquête font écho à d’autres études de Michael Page, qui montrent que la fidélité à un employeur a perdu de son lustre. Selon ses rapports Talent Trends et Réseaux Sociaux publiés fin 2023, sur 10 employés ayant débuté un nouvel emploi en Suisse dans les douze derniers mois, 9 sont ouverts à de nouvelles opportunités. Une tendance notamment alimentée par le télétravail et l’accès aux réseaux sociaux. 80% des répondants indiquait utiliser LinkedIn pour ses recherches d’emploi. La moitié des répondants précisait contrôler chaque jour ce type de canaux – souvent même plusieurs fois par jour.