Calibrer et sélectionner les projets en amont réduit le stress et le gaspillage

La multiplication des projets qui se chevauchent dans les entreprises est une source majeure de stress pour les employés qui ont de la peine à les réaliser en plus de leur job. Avec la publication de la norme ISO 56007 mi-2023, les DRH disposent désormais d’un outil précieux pour améliorer le calibrage, la sélection et la gestion des projets, favorisant ainsi un environnement de travail plus productif et moins stressant. 

Des études montrent que près de 88% des projets ne livrent pas le résultat attendu dans le délai et le budget prévus. 30% d’entre eux sont même interrompus en cours de route. Cela se traduit par un gaspillage important de ressources. Un meilleur calibrage et une sélection plus rigoureuse des projets au moment de leur conception permet de considérablement réduire ce gaspillage.

Une meilleure sélection pour plus de bien-être

La norme ISO 56007 n’est pas une norme de certification, comme ISO 9001 ou ISO 14001, mais un recueil des meilleures pratiques au stade du préprojet qui a été élaboré et adopté à l’unanimité par les experts de 42 pays, dont la Suisse. ISO 56007 prescrit une méthodologie novatrice de calibrage et de sélection des projets qui permet non seulement de réduire de manière significative le taux de déraillement de 88% évoqué plus haut, mais aussi le nombre de projets lancés.

Ce meilleur calibrage est obtenu grâce à une analyse plus rigoureuse au stade du préprojet qui exige de cataloguer avec rigueur les inconnues/incertitudes de chaque projet. Cela revient à cartographier les obstacles avant de se lancer dans une randonnée plutôt que de partir tête baissée sans avoir identifié les angles morts du trajet.

En filtrant les projets dès la phase du préprojet, on réduit non seulement le gaspillage de ressources, mais on évite aussi la surcharge de travail et le stress qui en résulte. Cette optimisation étant un levier de bien-être, d’efficacité et de satisfaction au travail, il est dans l’intérêt des DRH de participer activement au déploiement des recommandations d’ISO 56007 au sein de leur entreprise. La bonne nouvelle est que l’effort requis pour y parvenir est très modeste.

Une norme qui s’inspire du Modèle IpOp

La seule difficulté est que la norme indique les principes à respecter, mais sans expliquer comment les appliquer. Pour passer à l’acte, ISO 56007 recommande notamment le recours au modèle IpOp dont s’inspire son contenu. Le Modèle IpOp, qui a été conçu à Genève, explique la logique sous-jacente des prescriptions d’ISO 56007 pour le préprojet. Il a fait ses preuves dans des organisations de toutes tailles, dont Nestlé, Airbus, La Poste française, le CHUV ou les Banques cantonales vaudoise et genevoise. Comme son enseignement ne demande que deux à trois jours, les RH peuvent facilement l’introduire dans leur dispositif de formation continue.

Les RH étant eux-mêmes amenés à lancer des projets RH et pour mieux les réussir, elles n’échappent pas à la nécessité de maîtriser la phase du préprojet. Comme le préprojet induit une compréhension holistique des enjeux des projets, cette maîtrise aide les RH à devenir de meilleurs acteurs du changement pour leurs projets RH et à mieux interagir avec la ligne. Cela explique pourquoi le Modèle IpOp a été enseigné pendant de nombreuses années dans le MAS en Management, Ressources Humaines et Carrières des Universités de Genève, Lausanne, Neuchâtel et Fribourg.

La mise en œuvre de la norme ISO 56007, qui filtre les projets les moins viables, offre ainsi aux DRH une opportunité de rationaliser la charge de travail des équipes et d’épargner le capital humain. Les pratiques d’excellence reconnues par ISO 56007 ne se contentent pas d’améliorer le taux de succès des projets, elles contribuent donc également à déployer des conditions de travail plus agréables, essentielles pour attirer et retenir les talents dans un marché compétitif. En fin de compte, les recommandations de la norme ISO 56007 ne visent pas seulement à améliorer la sélection et la gestion des projets, mais aussi à renforcer la culture d’entreprise et à soutenir le développement durable des organisations, tout en favorisant l’innovation.