HR Today Magazine 6/2021

Capitalisme inclusif: ce qu'il faut retenir

HR Today a consacré son édition 6/2021 sur la réorientation du capitalisme sur les enjeux sociaux et environnementaux. Résumé des principaux enseignements du dossier.

1. Depuis la crise financière de 2008-2009, l’économie mondiale est entrée dans une période de stagnation. La dette des États a explosé, les salaires réels sont restés plus ou moins au même niveau depuis 1999 et la pensée économique orthodoxe commence à être remise en question. L’interventionnisme est réhabilité. Car ce sont les banques centrales et les dettes massives des États qui ont sauvé notre économie. Les gouvernements jouent aussi un rôle central quand il s’agit d’investir dans de nouveaux secteurs. La transformation vers une économie verte sera possible grâce à l’impulsion des investissements publics.

2. Le système capitaliste cause aussi une inquiétante inégalité de répartition des richesses. Là-aussi, la pensée économique traditionnelle estimait que ces inégalités se réduiraient avec le temps. Ce n’est pas le cas. Au contraire. L’écart entre le club des 30 milliardaires et le reste de la population mondiale ne cesse d’augmenter. Pour réduire ces inégalités, l’économiste Joseph Stiglitz propose l’approche keynésienne, soit de stimuler la croissance en augmentant le pouvoir d’achat des plus bas revenus. L’économiste britannique Kate Raworth opte pour le revenu de base universel. D’autres pistes seraient de réduire le ratio entre le plus haut et le plus bas salaire d’une entreprise.

3. Le capitalisme est aussi responsable du réchauffement climatique. Il a été construit sur les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz – qui représentent encore 80% de nos énergies). Depuis le début de l’industrialisation, ces énergies sont responsables de l’augmentation de la température de 1°C. Selon les scientifiques, nous n’échapperons pas à un réchauffement supplémentaire de 1°C d’ici à la fin du siècle. Mais réduire les émissions de carbone à zéro jusqu’en 2050 ne suffira pas. Il faudra entrer dans une économie régénérative, qui réutilise la plupart des matériaux et qui redonne vie aux sols, aux forêts et aux océans.

4. La croissance annuelle de 3% de PIB (produit intérieur brut) est l’autre grand problème du capitalisme. L’économie est dépendante de la croissance pour résorber le chômage, réduire les dettes et lancer de nouveaux investissements. Mais ce modèle de croissance infini est remis en question. Kate Raworth propose par exemple un modèle en forme d’arbre, avec une période de croissance puis une période de maturité. On récolterait ensuite les fruits une fois par année. Il s’agit en définitive de passer d’un capitalisme d’actionnaires (avec le seul profit au centre) à un capitalisme de parties prenantes (qui tient aussi compte des enjeux sociaux et environnementaux).

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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