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Des profils diamétralement opposés avec le même destin. A ma gauche: un senior de 50 ans, beaucoup d’expérience mais trop cher. A ma droite: un jeune de vingt ans, bon marché mais pas assez expérimenté. Les deux se retrouvent donc au chômage. C’est dire l’absurdité du système alors que 2631 personnes étaient sans emploi dans le canton du Jura fin juillet 2010. La quadrature du cercle.
C’est sur cette introduction un poil cynique du journaliste jurassien Pierre Boillat qu’a démarré la table ronde «Révolution démographique, entre quinquagénaires et générations Y», organisée fine août à Bassecourt (canton du Jura) par l’association HR Jura-Bienne (15 personnes dans la salle).
Lâchons le morceau tout de suite: les intervenants n’ont pas trouvé de solution miracle à ce vieux casse-tête. Il y a bien eu quelques lueurs d’espoir. Notamment quand Pascal Docourt (directeur de l’Espace Formation Emploi Jura) annonce un taux de réinsertion de 35 pour cent après six mois passés dans son établissement (ce taux baisse à 15 en période de basse conjoncture).
Il dit: «Ce sont toujours les personnes sans formation qui ont des difficultés». Guy Bovey, directeur d’AvantAge (association de Pro Senectute qui aide les seniors à rester en emploi) lui emboîte le pas: «Les seniors souffrent d’une image négative auprès du grand public: ils coûtent cher et risquent des gros pépins de santé. En réalité, ce sont des collaborateurs très stables avec d’énormes compétences.
Et le coût d’une longue absence est plus faible que le coût des absences courtes et répétées des jeunes générations.» Parlons donc de ces jeunes Y. De ce côté de la pyramide des âges, la grande difficulté est le décalage constant entre les voies d’apprentissages en vogue et la demande du marché du travail. Pascal Docourt: «Un maçon trouvera un emploi dans la journée alors qu’un employé de commerce cherchera pendant des mois.»
Michel Humbert, membre du réseau Adlatus (une fondation qui relie des cadres à la retraite avec des jeunes entrepreneurs) imagine la création de pools de coachs et de formateurs pour soutenir ces jeunes et les associer aux quinquas dans une démarche commune.
