Editorial

Chère lectrice, Cher lecteur,

Bonus. Tout dépend du point de vue. Pour l'employé de banque lambda, qui cravache du lundi au vendredi pour 7000 francs par mois, les cinq millions de bonus de son collègue trader sont tout simplement inconcevables. Moins pour le gérant de fortune, qui trouve normal de gratifier grassement sa poule aux œufs d'or.

Malus. Ces écarts de perception se dissipent pourtant quand vient la crise. Après l'effondrement des courbes de la bourse, le bas et le haut de l'échelle hiérarchique s'accordent pour dénoncer ce système porteur d'injustices. Arrive alors la notion fort peu agréable de malus. Comme on dit chez nous, qui casse paie.

Etat. Mais avec une casse si grosse, il n'y que l'Etat capable de réparer les pots cassés. Ce qu'il fait avec empressement, jugeant - à tort ou à raison - qu'il doit maintenir le système à flot pour éviter un cataclysme encore plus dévastateur. En échange de ce salut, il se met à réglementer les systèmes salariaux, jugés injustes.

Menace. «L'Etat osera-t-il plafonner les salaires...?» Les multinationales crient au scandale et menacent de quitter le pays. Ce serait trop injuste de devoir régater sur un marché globalisé avec un règlement local. Juste, dit le libéral. Injuste, répond le socialiste. Tout dépend du point de vue. 

 

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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