Chère lectrice, Cher lecteur,

Loterie. Evoquer la question des émotions dans un milieu professionnel, c’est un peu comme plonger sa main dans le sac à chiffres du crieur de loterie. Impossible de savoir sur quel numéro vous allez tomber. Pas sûr non plus de savoir à quelle profondeur votre main va toucher le fond du sac. Parler d’émotions, c’est oser aller dans l’obscurité du fonctionnement humain. Et c’est en ressortir avec du bon et du moins bon.

Alléchant. Le geste est évidemment très tentant. Réussir à stimuler son équipe en lui proposant des situations psychologiques idéales où l’envie, la joie et la réussite se trouvent en accord (être dans le «flow») est évidemment très alléchant. C’est aussi l’occasion de briser certains tabous, d’ouvrir un échange et d’entrer dans la compréhension mutuelle des modes de fonctionnement.

Perdant. Mais ce jeu comporte également son lot de perdants. Tenter sa chance sur la roue des émotions, c’est aussi accepter le risque de tomber sur des vérités moins enivrantes. Accepter de regarder de face les souffrances émotionnelles causées par les modes de gestion basés sur la pression et l’exclusion. Comme le dit le philosophe Hugues Poltier, s’il y a un gagnant, il y a forcément aussi un perdant.

Précautions. Entrer dans ces sables mouvants mérite donc une attention particulière. Le domaine est si confus et compliqué qu’il a donné naissance à une armada de guides / consultants, avec qui il n’est pas toujours prudent de faire équipe. Peu importe l’outil proposé, il est fortement conseillé de lire le mode d’emploi et d’agir avec précaution. Les retours sont bien visibles, à condition d’en revenir indemne.