Deux études mettent en lumière le rôle joué par l’attitude des dirigeants
Deux études publiées avant la crise avaient mis le doigt sur le rôle des managers dans la motivation des équipes. Le développement du capital humain, la direction d’équipe et l’ouverture au feedback mériteraient de faire l’objet de processus d’apprentissage permanents, estimaient les chercheurs. La relecture de ces résultats en 2009 est édifiante.
Photo: krauthammer.com
Un mode de management plus participatif, davantage de transparence dans leurs discours et une meilleure ouverture aux feed-backs de leurs équipes. Voilà ce que les collaborateurs attendaient de leur management selon deux études publiées avant la crise économique*. Avec le recul, ces éclairages n'ont pas perdu de leur actualité. Les «soft skills» des managers sont devenues un enjeu incontournable. Le savoir-être des cadres supérieurs primerait même sur la taille de l'entreprise et son secteur d'activité. Selon Michael Bruggmann, responsable du domaine conseil en RH pour la Suisse chez Hewitt, ce sont les dirigeants qui détiennent la clé du succès. L'étude proposait quatre pistes pour améliorer la situation:
1. Communiquez à vos collaborateurs que vous comptez sur eux. Soyez présent et atteignable. Informez ouvertement sur les changements et parlez régulièrement des visions, stratégies et objectifs. Veillez à établir une relation de confiance.
2. Confiez des responsabilités à vos collaborateurs. Communiquez de manière précise les objectifs, tant individuels que de l'entreprise. Permettez à vos collaborateurs de décider eux-mêmes et d'apporter leurs propres idées. Tenez compte lors de vos décisions des propositions de vos employés et pratiquez une culture qui communique, reconnaît et récompense les succès de manière appropriée.
3. Offrez des possibilités d'évolution et des perspectives d'avenir avec des opportunités de carrière professionnelle et de développement personnel. Privilégiez la préparation de la relève au sein de l'entreprise au recrutement externe et assurez la transmission du savoir-faire des collaborateurs expérimentés. Vous garantirez ainsi la pérennité de la culture de l'entreprise. Veillez également à ce que les nouvelles recrues correspondent bien aux valeurs et à la culture de l'entreprise.
4. Soyez un exemple vivant pour vos employés. Votre position de leader vous confère un rôle clé. Dirigez dès lors en montrant l'exemple à suivre et en envoyant des signaux clairs. C'est ainsi que vous communiquerez à vos employés l'attitude que vous souhaitez les voir adopter.
Selon la seconde étude, menée par la société de training et de coaching Krauthammer, la plupart des sondés estimaient que leurs dirigeants ont besoin de soutien, notamment en développement du capital humain, en direction d'équipe et en ouverture au feedback. «Ce qui frappe dans ces résultats, c'est qu'il s'agit là de compétences souvent considérées comme acquises et maîtrisées par ces derniers», relevait Ronald Meijers, associé principal et responsable de la recherche chez Krauthammer. Parmi les conseils proposés:
1. Impliquez les partenaires adéquats. Assurez-vous que vous prenez vos décisions en fonction des observations des partenaires adéquats, y compris les équipes de Top Management, et que ce processus participatif est visible.
2. Donnez un contexte au changement. Contextualisez le changement.
3. Devenez une inspiration et un exemple à suivre. Considérez chaque contact avec les employés comme une occasion de pratiquer ce que vous plaidez, afin de les pousser à exceller.
4. Garantissez une éthique solide. Gardez un œil sur la façon dont l'éthique est mise en place et la transparence cultivée. Ceci inclut votre propre ouverture au feed-back, votre capacité à vous remettre en question, vous-même et vos décisions.
5. Assurez le lien. Veillez à ce que les gens puissent voir le rapport entre les aspects quotidiens de leur vie professionnelle, et la stratégie, en particulier la vision de la société.
6. Protégez votre ressource la plus précieuse. Vous devez porter une attention particulière au recrutement, au développement et à la rétention de talents. Les employés considèrent que c'est au PDG qu'incombent ces tâches.
7. Soyez ouvert. Pensez-vous être trop expérimenté pour demander des conseils? Pensez-vous que les gens jugeront durement tout leader qui s'ouvre aux conseils? L'apprentissage est un processus qui dure toute la vie. L'autoévaluation sincère que l'on retrouve dans le coaching prouve le courage et le réalisme, non pas la faiblesse.
* «Employeurs attrayants en Europe centrale et de l'Est» disponible sur www.hewitt.ch et «De quoi manquent les leaders en 2007» disponible sur www.krauthammer.com