«En dix ans, le nombre de visiteurs a passé de 1640 à 2750»
Le directeur du Salon RH de Genève revient ici sur l’évolution de la manifestation depuis 10 ans. Les segments «santé au travail» et «gestion du temps» ont le vent en poupe, assure-t-il.
Photo : tous droit réservé
Achim Frerker, vous êtes responsable du Salon RH de Genève, comment a évolué la fréquentation depuis 10 ans?
Au cours des 10 dernières années, le Salon RH Suisse est devenu à plusieurs titres la référence du monde RH en Romandie. En tant que lieu d’échanges entre professionnels avec ses nombreuses présentations et conférences, en tant que plateforme commerciale entre offreurs et clients, en enfin en tant que centre créatif qui non seulement reflète les tendances et évolutions de la branche mais aussi les stimule. Cette force d’innovation est une des raisons pour laquelle le Salon attire un nombre toujours plus grand de visiteurs. Depuis sa création en 2007, le nombre de visiteurs est passé de 1640 à 2600 en 2014 pour atteindre le record de 2750 visiteurs en 2016.
Les exposants se plaignent souvent de ne pas rencontrer suffisamment de décideurs. Que leur répondez-vous?
Depuis plusieurs années nous constatons une profonde transformation du visitorat: la durée de visite est de plus en plus courte, le visiteur s’informe au préalable sur l’offre du Salon et planifie ainsi sa visite à l’avance. Deux facteurs déterminent principalement l’attractivité du Salon pour les visiteurs à haut potentiel: l’attractivité des exposants et celle du programme. En combinant nos points forts côté qualité des exposants, les nombreuses présentations et discussions, les conférences clés ainsi que les nouveaux formats comme l’Espace Start-ups, nous créons une atmosphère qui attire les décideurs sur le Salon. En 2016, selon notre enquête, 52% des visiteurs étaient des décideurs ou décideurs adjoints, mais nous n’allons pas nous reposer sur nos lauriers.
Quels sont les cinq segments les mieux représentés parmi les exposants de l’édition 2017?
Le Salon RH Suisse n’est pas seulement une place de marché, c’est aussi un baromètre de la branche RH en Romandie. Dans les différents segments que représentent les exposants, les évolutions des thèmes RH en Suisse se reflètent en différé. Si au début des années 2010 l’accent était mis sur les secteurs de la gestion de la paie et de la Formation continue, depuis quelques années les segments santé en entreprise et gestion des temps et des activités (GTA) sont au centre de l’intérêt. Néanmoins, aujourd’hui dans un contexte de quasi plein emploi, les employés bien formés et motivés sont des facteurs décisifs de la compétitivité suisse. Ainsi le secteur de la formation continue prend de nouveau plus d’importance. Je m’attends à ce que dans les prochaines années, la digitalisation croissante, l’internationalisation et le recrutement 3.0 – qui sont cette année nos thèmes de conférences-clés – se reflètent dans l’offre des exposants.
Vous connaissez bien le marché des services RH. Comment a-t-il évolué depuis que vous êtes aux commandes?
Le monde des RH s’est modifié en profondeur et continue d’évoluer. Certains thèmes perdent en importance, certaines problématiques deviennent aiguës et requièrent de nouvelles approches RH. Ces évolutions offrent de nouvelles chances et de nouveaux challenges pour le responsable RH: l’égalité homme-femme, la digitalisation du monde du travail, les postes de travail mobiles, le «big data», pour n’en citer que quelque uns. Le défi n’est pas seulement d’apprendre à utiliser ces nouveaux outils, il est plus global et consiste à connaître l’impact pour la fonction RH en tant que telle: comment rester de vrais partenaires stratégiques pour l’ensemble des organisations?
Boerding Exposition, la société à qui appartient la marque Salon RH Suisse, exploite d’autres salons RH en Suisse et en Europe. Comment se différencie le salon de Genève par rapport à vos autres salons?
Si l’on compare avec les autres salons que nous organisons, le Salon RH Suisse est vraiment un melting pot: d’un côté sa fonction primordiale en tant que haut-lieu de toute la branche RH, d’un autre côté son ampleur supérieure à un salon régional, voir romand. N’oublions pas non plus son caractère international manifesté par la présence de multiples entreprises et associations multinationales. Cet événement est aussi un moment d’échange entre amis: on se retrouve tous les ans, on a du plaisir à se revoir, on discute du passé et surtout de l’avenir. On prend un petit verre et on se réjouit de se retrouver l’année suivante.