La flexibilité du temps de travail

Horaires flexibles: trois cas d’école en Suisse romande

Dans une newsletter de décembre 2012, hrtoday.ch vous 
demandait des exemples d’entreprises qui pratiquent le temps de travail flexible. Vous avez été nombreux à nous -répondre 
et à nous suggérer des pistes. Voici donc trois -sociétés de taille 
et de secteur d’activité différentes.

En avance sur son temps

La Ville de Lausanne fait figure de pionnière dans l’amé-na-ge-ment de temps de travail flexible. Les premières mises en œuvre des mesures que nous vous présentons ici et qui touchent l’ensemble du personnel de l’administration communale de la ville ont commencé en 2009. «Il s’agissait tout d’abord d’être en phase avec la réalité du terrain. Notre personnel souhaitait plus de flexibilité et nous y avons vu l’occasion d’instaurer  aussi plus d’équité dans les conditions de travail», note Valérie Berset, cheffe du projet. Le soutien politique est là, le thème étant porteur électoralement.

Horaire libre entre 6h00 et 20h00

Le modèle de la Ville de Lausanne est fondé sur la mensualisation des heures de travail fixées à 160 heures par mois. L’horaire peut ensuite être fixé (en partie) librement du lundi au vendredi entre 6h00 et 20h00. A la fin du mois, une marge de +60/-30 heures est autorisée. Ces heures supplémentaires sont ensuite récupérées ou rattrapées pendant le reste de l’année. Cette flexibilité des horaires est limitée selon les besoins de chaque service par des temps bloqués (séances communes) et les permanences pour assurer les prestations à la clientèle.

 

Les deux grands axes de cette réorganisation sont la rédaction d’un nouveau règlement et l’acquisition d’un système informatique pour l’aide à la gestion du temps de travail. «L’implémentation d’un outil informatique n’a pas été bien perçu par tout le monde au départ. D’aucuns pensaient que nous allions augmenter les contrôles», note Valérie Berset. D’où l’importance de consulter tous les collaborateurs dès le début, poursuit-elle. Des tests sont effectués dans sept services pilotes en 2007. Au final, le nouveau règlement est plébiscité par le personnel et adopté par l’ensemble des services (voir l’encadré), qui peuvent ensuite l’adapter selon leurs besoins. «Le nouveau règlement a finalement été beaucoup plus complet que l’ancien», assure Charlotte Maeder, cheffe de projet adjointe, qui s’est aussi chargée d’expliquer et d’accompagner les changements sur le terrain.

Avec ce modèle, chaque service organise ses horaires selon les prestations à fournir au public. En termes de management, les cadres ont dû apprendre à mettre l’accent sur le contrôle du travail effectué plutôt que les temps de présence. Valérie Berset: «Cette période d’adaptation dure pour chaque service deux à trois mois. Le personnel a également dû se responsabiliser par rapport à la gestion de leurs absences/vacances, qui sont désormais gérables par l’outil informatique. Mais au final, tout le monde est ravi, car nous avons ont gagné en flexibilité et en liberté.»

5000 collaborateurs concernés

Quatrième ville de Suisse, Lausanne compte près de 140 000 habitants (agglomérations non-comprises). L’administration de la ville occupe près de 5000 collaborateurs. Dont 56 pour cent d’hommes, 1890 temps partiels et plus de 400 métiers. Le service du personnel, dirigé par Jean Borloz, est rattaché à la Direction de l’Administration générale et la culture, tenu par le syndic Daniel Brélaz.

 

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Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

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