La FOVAHM en Valais, l’Institution de Lavigny dans le canton de Vaud, la Fondation Les Perce-Neige dans le canton de Neuchâtel, la Fondation Les Castors dans le Jura, les Ateliers de la Glâne dans le canton de Fribourg et la Fondation Ensemble à Genève ont adhéré au projet. Successivement, il a été mis en place dans les six cantons de la Suisse romande. «Chacun des neuf magasins partenaires accueille jusqu’à 8 personnes en situation de handicap, ce qui équivaut à 60 places de travail à ce jour et ce qui en représentera 70 en début d’année prochaine. Le budget pour cette opération s’élève à plus de 1 million de francs par an pour Coop Suisse romande», indique le communiqué de presse diffusé début septembre.
Chaque institut, en étroite collaboration avec Coop Suisse romande, a choisi et formé des maîtres socioprofessionnels (MSP), interlocuteurs privilégiés des personnes en situation de handicap qu’ils sont chargés d’encadrer. Les MSP assurent l’immersion harmonieuse des nouveaux venus dans l’environnement d’un magasin Coop. Chefs de rayon, ils interviennent également auprès du personnel en place pour les renseigner sur les attitudes et attentions que l’intégration implique.
«Une passerelle de plus vers le 1er marché de l’emploi» (Daniel Mathez, directeur de la Fondation Les Perces Neiges, Jura)
«C’est la première fois qu’une entreprise nous approche directement pour nous proposer une collaboration. D’habitude, c’est nous qui sommes demandeurs. De plus, ce projet s’inscrit totalement dans notre vision de l’intégration socio-professionnelle des personnes en situation de handicap mental. Notre institution accueille plus de 600 personnes, avec un large panel de déficiences. Certaines personnes doivent vivre avec des troubles très lourds, d’autres ont un fort potentiel d’intégration. Or ce partenariat avec Coop s’inscrit parfaitement dans notre démarche. Il s’agit d’une passerelle de plus vers ce qu’on appelle le 1er marché du travail. Notez aussi que les personnes en situation de handicap ne sont pas lâchées dans l’entreprise sans encadrement. Elles sont accompagnées sur leur lieu de travail par un Maître socio-professionnel, employé de la Fondation Les Perce-Neige, et l'intégration se fait en douceur.»
«Ce partenariat est un pari de résilience» (Jérôme Laederach, directeur général de la Fondation Ensemble, Genève)
«Ce projet est un partenariat entre deux secteurs, la vente et le social, mais aussi entre une institution qui vit grâce à des fonds publics et une société de l’économie privée. Ce n’est pas en soi une première, mais plutôt une évolution dans les possibilités d’intégration des personnes en situation de handicap dans le monde du travail. L’originalité de cette démarche est qu’elle s’adresse aussi à des personnes aux déficiences intellectuelles, moyennes et profondes. Car quand on pense handicap, on pense en général aux handicaps sensoriels et physiques, ou aux personnes accidentées, qui sont dans une logique de réinsertion. Ici, nous sommes dans une logique de déficience intellectuelle. Ce qui pose un vrai défi à chacun de nous. Pour Coop mais aussi pour la Fondation Ensemble. L’objectif n’est pas d’intégrer tout le monde. Nous nous sommes plutôt retrouvés sur des valeurs communes, comme la responsabilité et l’économie sociale et solidaire. Le défi est d’être au plus proche des besoins de la personne en situation de handicap tout en répondant aux attentes inévitables de Coop. C’est un pari de résilience.»
«Cette flexibilité et cette adaptation sont précieuses» (Alexandre Waeber, directeur des Ateliers de la Glâne, Fribourg)
«Ce projet s’adresse aux personnes en situation de handicap qui ne sont pas dans le circuit de réintégration professionnel prévu par l’AI. Il s’adresse donc à celles et ceux à qui l’Assurance invalidité a accordé une rente. Ce projet permet d’élargir notre panel d’offres de places de travail. C’est une opportunité fantastique, car les conditions cadres sont suffisamment précises et flexibles et peuvent s’adapter à la singularité de chaque personne. A Romont, nous leur proposons par exemple six places de travail dans un supermarché Coop. Ces six postes peuvent être tenus par plusieurs personnes, en temps partiel. Cette flexibilité et cette adaptabilité sont précieuses. Le fait d’être dans un espace ouvert au public est nouveau pour nous. La personne en situation de handicap doit se confronter aux règles de la vie en société. C’est aussi une occasion pour elle de pratiquer ses compétences sociales et prouver de quoi elle est capable. Nous collaborons depuis longtemps avec l’économie privée, notamment dans le secteur du conditionnement. D’autres institutions ont développé des ateliers à l’intérieur des entreprises. L’originalité de la démarche mise en place par Coop réside dans la création de places intégrées dans la dynamique du magasin en contact direct avec les clients et les collaborateurs. Ces postes de travail sont des opportunités très valorisantes. Mais une activité dans un magasin Coop n’est pas par principe meilleure qu’une activité en atelier protégé. Il ne faut pas jouer ces propositions les unes contre les autres. Notre objectif est simplement de trouver des emplois qui sont en phase avec leurs possibilités et leurs motivations.»
«Ces relations sont porteuses de beaucoup d’humilité» (Jean-Claude Chapuisat, Directeur des ressources humaines Coop Suisse romande)
«C’est un projet à dimension humaine, un partenariat gagnant- gagnant entre le secteur du social et l’économie privée. Les personnes en situation de handicap sont valorisées au contact de nos collaborateurs et de nos clients. Nous sommes bien conscients que ces personnes ne vont pas «guérir» mais cela leur offre une possibilité d’évolution et des perspectives nouvelles. Du côté des collaborateurs de Coop, cette relation de proximité avec des personnes en situation de handicap invite à plus d’ouverture d’esprit, de tolérance et permet un regard différent, avec une meilleure acceptation des différences. Au niveau de l’encadrement et des gérants de magasins, ce projet a été un vrai enrichissement. Les personnes en situation de handicap sont très spontanées et ne connaissent aucune hiérarchie. Pour un cadre, cela fait du bien de se retrouver face à face avec ces personnes, simplement sur le plan humain. Ces relations sont porteuses de beaucoup d’humilité. Dans ces situations, vous n’êtes plus que dans la spontanéité.