Jardins d'entreprise, le nouveau remède contre l'absentéisme?
Plus besoin de parcourir des kilomètres pour mettre ses employés "au vert": né aux Etats-Unis, le concept de jardins d'entreprises fait des émules en France. Et intéresse certains responsables RH suisses.
Pendant la durée du repos, l'employeur n'a pas le droit d'exiger de pouvoir atteindre les travailleurs et ces derniers ont le droit de ne pas être joignables. Photo: 123RF
De l'autre côté de l'Atlantique, de nombreuses sociétés ont décidé d'amener la nature sur le lieu de travail, que ce soit sous forme de terrasse végétalisée, de cour intérieur arborisée ou carrément de grand jardin potager à côté des bureaux. Alléchés par des études américaines selon lesquelles un environnement de travail connecté à la nature améliore les performances des salariés et réduit le taux d'absentéisme jusqu'à 10%, les patrons français sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par cette tendance.
Cité par le journal hexagonal "L'Express", le fondateur du salon "Jardins jardin" Xavier Laureau estime qu'en France, 20% des espaces verts péri-urbains sont des jardins d'entreprises. Ces derniers peuvent être implantés dans n'importe quel espace extérieur du bâtiment, "y compris les terrasses et les toits", a expliqué récemment sur les ondes de la RSR Pierre Darmet, paysagiste et responsable marketing des Jardins de Gally, près de Paris. La condition sine qua non pour qu'un tel espace déploie ses bienfaits? Qu'il soit "vécu par les collaborateurs", sous forme de lieu de détente ou de travail végétalisé.
Côté investissement, Pierre Darmet estime qu'il n'est pas obligatoire pour les patrons de délier amplement les cordons de la bourse. Le paysagiste donne l'exemple d'un arbre contre lequel serait accroché un simple plateau en bois, sur lequel le travailleur pourrait venir poser son ordinateur portable en cas de beau temps.
Jardiner pendant la pause-repas
En région parisienne, plusieurs grandes sociétés, telles que SFR, ont créé des jardins d'entreprises. Parfois, l'initiative vient des collaborateurs eux-mêmes, à l'image de ceux de la Cité de l'architecture et du patrimoine, sise dans le vénérable Palais Chaillot. Le toit de l'édifice a été équipé de grands bacs répartis sur une surface d'environ 10 mètres sur 10, dans lesquels poussent des plantes aromatiques, des légumes ou encore des fruits rouges. Les salariés intéressés par la démarche viennent jardiner pendant leur pause-repas et en profitent pour picorer des produits frais.
A Toulouse, ce sont les responsables d'une clinique du centre-ville qui ont décidé d'aménager un jardin potager sur un espace de 500 mètres carrés, également situé sur le toit. L'entretien sera assuré par des employés handicapés d'un centre d'aide par le travail qui vont s'occuper de faire pousser des légumes destinés au restaurant d'entreprise du personnel de la clinique.
En Suisse, un jardin d'entreprise a déjà vu le jour à Gland (VD), au siège du WWF. Par ailleurs, plusieurs responsables RH se disent intéressés, au nombre desquels Perry Fleury, responsable du service RH des Retraites populaires à Lausanne. Selon lui, il s'agirait d'une manière de changer le quotidien du bureau et d'y introduire une nouvelle forme de créativité. "Plutôt que d'aller se mettre au vert assez loin pour tenir des séances, pourquoi ne pas avoir quelque chose tout près?", s'interroge-t-il sur la RSR.