La digitalisation pourrait faire économiser 130 millions aux recruteurs suisses
Si elles sautaient dans le train de la digitalisation RH, les PME suisses pourraient réaliser des économies de l’ordre de 130 millions de francs par an. C’est la conclusion interpellante de l’étude «Personalmanagement Trends 2016», menée par jacando en partenariat avec HR Today et l’Association suisse des PME.
Seules 6% des sociétés interrogées ont investi dans des programmes informatiques de gestion du recrutement. Photo: 123RF
Seules 6% des sociétés interrogées ont investi dans des programmes informatiques de gestion du recrutement, expliquent les auteurs de la recherche dans un communiqué. A l’inverse, six entreprises sur dix utilisent encore la voie postale pour communiquer avec les candidats à un poste mis aux concours. Quant aux échanges de courriels, ils sont privilégiés par plus des trois-quarts des PME sondées.
Le hic? Alors qu’il ne faut que 7 minutes en moyenne pour liquider une procédure d’embauche - de la réception du dossier de candidature jusqu’au premier entretien - grâce à un logiciel spécifique, ce temps s’allonge à 29 minutes lors de l’utilisation du courrier électronique et même à 36 minutes dans le cas du courrier physique.
D’après les calculs de jacando et de ses partenaires, les petites et moyennes entreprises du pays gaspillent ainsi 3 millions d’heures de travail administratif. Quant au surcoût, il est estimé à pas moins de 130 millions de francs.
L’étude met le doigt sur une autre lacune: les entreprises suisses profitent trop peu des possibilités que leur offre Internet pour accroître la visibilité des postes mis au concours, réseaux sociaux en tête. En effet, la grande majorité d’entre elles continuent à publier leurs offres d’emploi uniquement sur des jobboards traditionnels.
Les auteurs de la recherche s’étonnent qu’à l’heure où la cherté du franc et la pénurie de main d’oeuvre obligent les sociétés à se montrer extrêmement efficientes, autant d’entre elles s’évertuent à se priver des bienfaits de la digitalisation. Et de rappeler au passage que «la vieille peur de voir l’homme remplacé par une machine» doit au plus vite être balayée: en optimisant les processus, la technologie permet de se concentrer sur l’essentiel, à savoir l’humain.
L’étude «Personalmanagement Trends 2016» a été conduite auprès de 100 dirigeants et spécialistes RH actifs en Suisse. Parallèlement, ses auteurs ont passé au crible les sites web de 100 sociétés du pays en prenant en compte les mêmes critères.