Mobilité

La Suisse est la destination la plus prisée des expatriés britanniques

Les employés britanniques se tournent vers des postes à l'étranger, les salaires au Royaume-Uni ne suivant pas l'inflation 

De plus en plus d’employés britanniques s'intéressent aux offres d'emploi à l'étranger. D'après la dernière étude de Lloyds TSB International, environ 30% des Britanniques qui se sont expatriés au cours des neuf derniers mois l'ont fait pour saisir une opportunité professionnelle, contre 27% en février 2012. Cela montre que de plus en plus de personnes commencent à reconnaître les avantages du travail à l'étranger.

Ce changement s'explique en partie par la conjoncture économique morose au Royaume-Uni. Depuis un an et demi, l'économie britannique fait, dans l'ensemble, du surplace. Le nombre de demandeurs d'emploi stagne obstinément autour de 2,5 millions depuis mi-2009 et, alors que l'inflation s’élevait en janvier à 2,7% en rythme annuel (pour le quatrième mois consécutif), les salaires peinent à suivre la cadence: la croissance moyenne des revenus était de 1,5% en novembre 2012.

Cela tranche avec l'étude de Lloyds TSB International, qui révèle que plus des deux tiers des répondants (68%) installés à l'étranger dans le cadre d'un détachement professionnel affirment gagner désormais mieux leur vie que lorsqu'ils vivaient au Royaume-Uni; une hausse nette par rapport à février 2012, lorsque ce chiffre était de 54%. La situation était encore meilleure en Suisse: 84% des Britanniques expatriés dans ce pays affirmaient gagner mieux leur vie qu’au Royaume-Uni; à présent, ce chiffre est de 86%.

Si beaucoup de ceux qui se sont installés en Suisse étaient attirés par un salaire plus élevé (45%), l'étude révèle que les conditions de vie ont joué un rôle décisif dans le choix de l'expatriation. Outre les avantages financiers, l'occasion d'offrir à leur famille une meilleure qualité de vie (41%) et de vivre des expériences enrichissantes (39%) sont aussi cités comme des facteurs clés par les répondants.

La langue commune a clairement une influence importante sur les migrations des travailleurs dans le monde: en effet, les expatriés professionnels britanniques s'installent en majorité aux Etats-Unis (17%); viennent ensuite le Canada (16%) et l'Australie (12%). Parmi les pays non anglophones, la Suisse était la destination privilégiée, avec 9% des expatriés pour raisons professionnelles.

Ces derniers travaillent principalement dans le secteur technologique (18%), la santé (12%), les services financiers et l'enseignement (10% chacun).

«Compte tenu du marasme actuel sur le marché de l'emploi, on observe une tendance à l'expatriation des individus pour raisons professionnelles, observe Roger Quirk, Directeur Royaume-Uni et pays anglophones chez Lloyds TSB Private Banking. Le secteur manufacturier et celui des services financiers ont tous deux été pénalisés par la morosité de la conjoncture, comme en témoigne le nombre de personnes qui partent s'installer à l'étranger pour le travail. Toutefois, les employeurs semblent conscients des défis qui attendent les nouveaux arrivants; il est encourageant de voir tous les efforts qu'ils sont prêts à faire pour faciliter leur intégration. Fait significatif, 71% de nos répondants installés en Suisse ont bénéficié d'une indemnité de déménagement, 48% d’une indemnité de logement, et 32% de billets d'avion pour se rendre dans leur pays d'origine.»

Malgré le grand nombre d'employeurs disposés à octroyer des avantages supplémentaires dans le cadre de la mutation des salariés à l'étranger, l'étude a mis en évidence certains domaines dans lesquels les expatriés ont le sentiment de ne pas avoir été suffisamment aidés. 35% de ceux qui se sont installés en Suisse ont bénéficié d’un accompagnement en matière de conseil financier, tandis que 31% affirment qu'ils auraient préféré recevoir plus d’aide à la transition lors de leur expatriation. En outre, 47% des Britanniques expatriés en Suisse indiquent qu'ils auraient apprécié recevoir davantage de conseils sur les retraites, tandis que 35% auraient souhaité un meilleur conseil en matière fiscale et 27% davantage de conseils financiers sur leurs placements.

«Dans un marché de l'emploi mondialisé, il est essentiel que les salariés détachés à l'étranger bénéficient d'un accompagnement adéquat pour que la transition se fasse en douceur», ajoute Roger Quirk. «Par exemple, si les candidats à l'expatriation bénéficient d’un conseil financier avant le départ, ils pourront disposer plus facilement de leur argent à l'étranger. Plus que jamais, il est important que les gens disposent des bons outils et d'informations fiables pour maximiser les avantages de l'expatriation (notamment un salaire plus élevé et une stabilité financière accrue); de plus en plus de personnes guettent les possibilités de carrière à l'étranger, et nous devons tout faire pour combler les lacunes dans leur accompagnement.» 

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Texte: hrtoday.ch
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