L’assessment sur le grill pour les 30 ans d’HR Valais
La section valaisanne d’HR Swiss célébrait en juin 2018 son trentième anniversaire. Plusieurs conférences et un débat sur l’assessment ont marqué la soirée.
Ludovic Bruchez (debout avec la cravate rouge) présente les intervenants
du débat. Sierre, le 7 juin 2018.
Photos : Samuel Devantery
Devant un parterre de 80 invités, le DRH Stéphane Haefliger a ouvert les feux. Il a proposé une approche critique des Assessment Centers. Avec sa verve habituelle, il a dit: «Les tests psychométriques mobilisés dans les entreprises sont instables, voire non validés scientifiquement, voire interprétés sauvagement en dehors de toutes les précautions minimales.» Selon lui, la prédictivité d’un assessment varie entre 0,3 et 0,4 sur 1... Pour illustrer ce faible retour sur investissement, il a pris des exemples vécus lors de la faillite de la banque privée Espirito Santo: «J’ai vu des cadres se sublimer durant cette crise. Mais aucun assessment, test de personnalité, jeu de rôle et autre mise en situation n’avaient repéré ces héros avant la crise». Consultante Senior et responsable du marché valaisan chez Vicario Consulting, Anne-Pascale Théoduloz Melly a ensuite partagé son expérience de l’assessment: «L’outil n’est certes pas parfait, mais il permet d’éviter certains biais lors de l’évaluation du potentiel d’un candidat.» Elle a notamment cité les standards du label Swiss Assessment: «En principe, un candidat devrait toujours être évalué par deux personnes. Il s’agit aussi de bien préparer l’entretien en amont avec le client, afin de définir avec précision les compétences à évaluer». Toujours selon Anne-Pascale Théoduloz Melly, les exercices proposés lors de l’évaluation devraient être «des mises en situation qui correspondent à ce que le candidat sera susceptible de trouver sur le terrain. Ce n’est pas de l’ésotérisme.» A noter enfin la présence du conseiller d’Etat Frédéric Favre, lui aussi membre d’HR Valais. Prenant la parole en début de soirée, il a recommandé aux managers RH de s’intéresser aux enjeux opérationnels de leur entreprise, «plutôt que d’arriver comme un remède» une fois les dégâts constatés.