Le jobcoaching fait de l'oeil aux profils RH
Au cœur des enjeux sociétaux et de l’innovation sociale et pédagogique, le jobcoaching est une activité en plein essor. De plus en plus de profils RH basculent vers ce métier.
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Le jobcoaching est un métier relativement récent qui vise à renforcer l’autonomie des personnes accompagnées, qu’elles soient au chômage ou à l’aide sociale. Aujourd’hui, la majorité des jobcoachs est issue de formations en psychologie du travail et/ou d’agences de placement, la connaissance du marché du travail constituant une condition sine qua non pour un accompagnement pertinent et productif. En effet, accompagner efficacement vers l’emploi nécessite de cibler un projet professionnel compatible avec les exigences du marché, les prérequis du métier et du secteur visés.
Parallèlement, on observe de plus en plus de profils RH basculer vers le jobcoaching, forts de leur expérience en recrutement et/ou en gestion de carrière. Cette tendance se confirme et s’amplifie depuis plusieurs années avec la hausse du chômage de longue durée et les mutations économiques qui transforment de nombreux secteurs.
Beaucoup invoquent des motivations liées aux valeurs: le jobcoaching est un métier social et a un impact direct sur la vie des personnes accompagnées. Indéniablement, la plus-value d’un spécialiste RH devenu jobcoach réside dans sa capacité à développer un lien «terrain» direct avec le marché de l’emploi et à déterminer un projet professionnel réaliste et réalisable. Par contre, il devra aussi s’adapter à des problématiques dites croisées, potentiellement énergivores et émotionnellement délicates à gérer (dépendance, précarité, migration).
Pour mémoire, le jobcoaching privilégie l’empowerment, processus par lequel un individu prend le contrôle des événements qui le concernent. L’accompagnement vers le «pouvoir d’agir», la «capacitation», l'autonomie, est une des clés du succès.
Limité dans le temps, le jobcoaching porte sur le projet professionnel dit «prioritaire» et comprend au besoin un travail d’accompagnement dans le domaine personnel et/ou de la santé, afin de garantir un retour en emploi rapide et pérenne. Le jobcoach adopte selon les besoins différentes postures d’accompagnement: accueil, écoute, médiation, critique, facilitation ou encore expertise. Il s’avère en effet essentiel de s’adapter à son interlocuteur en initiant une relation personnalisée basée sur la confiance et la collaboration, favorisant la responsabilisation.
Le public cible se révèle très large. Il est constitué de personnes éloignées depuis plus ou moins longtemps du marché de l’emploi et qui peuvent présenter des caractéristiques - appelées «freins» - à effet cumulatif: faible qualification, handicap, historique de mobbing et/ou de burnout, dettes, condamnations judiciaires ou addictions, charges familiales, situation monoparentale, origine étrangère, niveau non opérationnel de français ou encore problématique d’âge.
Malheureusement, les mutations économiques et sociales engendrent une hausse de la précarité et la fragilisation de nombreux actifs. Ces derniers peinent ensuite à retrouver un poste sur le marché du travail lequel, toujours plus flexible et soumis aux impératifs de compétitivité, multiplie les «exclus».
La qualité et la richesse des relations entre les jobcoachs et les employeurs est donc le nerf de la guerre pour tisser des liens de confiance avec les entreprises. C’est pourquoi les profils issus des RH et du placement correspondent pleinement par leur expérience à cette nouvelle donne et apportent un soutien précieux aux personnes suivies.
Les principales formations pour devenir jobcoach
- Brevet fédéral de spécialiste en Ressources Humaines (RH) - Option B (placement de personnel public et conseil)
- Cours préparatoires au Brevet fédéral de spécialiste en insertion professionnelle
- CAS de spécialiste en insertion professionnelle ou CAS en job coaching et placement actif
- Formations «Initiation au Jobcoaching» et «Perfectionnement en Jobcoaching»