Formation et carrière

"Le meilleur moyen de faire progresser un candidat est de le mettre à l’épreuve"

En partenariat avec le Sawi, le coach Bernard Radon lance une nouvelle formation en leadership. Ce cursus de 18 mois sera articulé autour de six modules, alliant concepts théoriques et expériences en entreprise. Chaque candidat sera suivi par un mentor issu du monde du business. Un journal de bord est également prévu pour prendre du recul. 

 

Une nouvelle formation en leadership verra le jour au printemps 2010 à Lausanne. Mise sur pied par le SAWI (Centre suisse d’enseignement du marketing, de la publicité et de la communication) en partenariat avec Bernard Radon, business coach en Suisse romande depuis une quinzaine d’années et président de l’association SR Coach, cette formation entre dans un segment déjà bien occupé. Avec quelle valeur ajoutée? Entretien avec Bernard Radon, qui est aussi membre du conseil de rédaction d’HR Today.

Les formations en leaderships sont monnaie courante. Quel sera votre positionnement ?

Bernard Radon: Il s’agit d’une formation opérationnelle donnée par des praticiens qui connaissent le métier de conduite d’équipe. Ils ont été formés à la problématique du leadership et ont accepté de transmettre leurs connaissances. La partie théorique a été réduite au strict minimum. Nous allons aborder quelques modèles incontournables: ceux de Henry Mintzberg pour la partie organisationnelle, Edgar Morin pour le volet «complexité» et Michael Crozier et Erhard Friedberg  pour comprendre les luttes de pouvoir. Ces bases sont nécessaires pour asseoir la problématique.

Toutes les formations en leadership de Romandie proclament qu’elles sont pragmatiques. Pourquoi le seriez-vous plus que les autres?

Tous le disent mais peu le font vraiment. La grande difficulté est de réussir le transfert des connaissances entre la salle de cour et la réalité de l’entreprise. Cette étape est toujours sous-estimée dans les formations classiques. Notre cursus est construit sur ce transfert. Après avoir reçu les bases théoriques, les candidats vont retourner dans leurs entreprises pour les mettre en pratique. Quand ils reviennent chez nous, nous ouvrons un débat sur leur expérience. L’idée est de faire passer l’action du manager dans une réflexion sur son action afin qu’il puisse progresser. C’est une mise à l’épreuve. Le doute ne sera pas permis. Et comme la formation est certifiante, nous avons la possibilité de refuser le diplôme si nous ne sommes pas convaincus par leur capacité de conduire  une équipe. Evidemment que tout ce processus exige du temps, 18 mois pour être précis.

Ce sera donc très dur…

Oui. Mais la vie de manager est dure.

A qui s’adresse le cursus?

Uniquement à des cadres en fonction, qui ont déjà des responsabilités de conduite. Cela peut être un patron de PME ou un manager dans une grande organisation.

Vous allez recourir à un journal de bord. Parlez-nous de cet outil …

Le journal de bord est un vieil outil de management qui a commencé sa carrière avec les grands explorateurs maritimes du XVIIème siècle. En entreprise, il n’a jamais vraiment trouvé sa place, pourtant il a permis l’exploration des mers. Nous sommes persuadés que pour vraiment progresser, il faut savoir prendre du recul sur son action et jeter un regard critique sur ses expériences. Attention! Il ne s’agit pas d’un journal intime. L’idée est bien de relater les défis que le manager rencontre sur son lieu de travail. Nous reprendrons ensuite ces notes pour en débattre en salle de cours.  

Vous allez également introduire un mentor. De qui s’agit-il?

Chaque candidat sera accompagné par un manager actif dans l’industrie ou le commerce. Ces leaders vont aider les candidats à réfléchir sur leur action et les aider à progresser. J’ai fait appel à mon réseau et j’ai déjà une quinzaine de managers qui sont prêts à jouer ce rôle de mentor. Chaque candidat de niveau N se verra attribué un mentor de niveau N+1. Cette différence hiérarchique permettra de faire le lien avec les futures fonctions du candidat. Les mentors vont en quelque sorte les éclairer sur leurs nouveaux défis.

Vous annoncez également la création d’un Business Club. De quoi s’agit-il?

Nous souhaitons créer des groupes de discussion avec des managers externes à la formation. L’idée est toujours de débattre et de partager nos expériences.

Et concrètement? Allez-vous vous réunir dans un Palace autour d’une bonne bouteille et d’un cigare… à la manière des clubs anglais?

Non (rires), et je vois la provocation. Le but ne sera pas de passer un bon moment. Nous allons vraisemblablement organiser des conférences et poursuivre la discussion. Le but est de créer des échanges enrichissants.

commenter 0 commentaires HR Cosmos

Marc Benninger est le rédacteur en chef de la version française de HR Today depuis 2006.

Plus d'articles de Marc Benninger