L’émergence des Business Games dans le recrutement
Pour remédier à la guerre des talents, plusieurs entreprises ont décidé d’innover dans leurs méthodes de recrutement et de communication RH en alliant le jeu au processus de recrutement.
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Cette nouvelle méthode appelée «Business Game» est un outil pédagogique et ludique permettant l’utilisation du savoir-faire et savoir-être liés à l’entreprise, de manière interactive en situation fictive ou réelle. La méthodologie «Business Game» consiste à utiliser le jeu et tous ses processus intellectuels dans le monde professionnel. Qui n’a pas joué à Candy Crush Saga, ou plus récemment Pokemon Go qui fait le buzz depuis juin 2016? Le jeu faisant partie du quotidien des nouvelles générations, l’intégrer dans la stratégie digitale de l’entreprise instaure une nouvelle relation entre les employés et les recruteurs, devenant un véritable challenge pour progresser. Le «Business Game» permet aux participants de vivre une expérience professionnelle à travers une mise en situation réelle impliquant des décisions stratégiques. Cette nouvelle approche par le jeu permet aux recruteurs d’attirer les talents en les faisant rêver, valoriser leur marque employeur en donnant une image de modernité et d’innovation et en apprendre beau- coup plus sur les compétences sociales, humaines et techniques des candidats, que lors d’un simple entretien individuel. La notion de jeu semble se positionner comme un nouveau prérequis pour identifier, recruter, fidéliser les meilleurs profils, et se décline en plusieurs versions:
Le Serious Game exclusivement online, qui se joue seul et dont la vocation première est de découvrir l’entreprise, sa culture, ses produits, ses métiers en s’immergeant dans un environnement virtuel. Le jeu est souvent utilisé par les RH pour faciliter l’intégration d’un nouveau collaborateur en développant l’esprit d’équipe, renforcer les connaissances de l’entreprise de chaque employé et rendre les formations plus ludiques afin de fidéliser les talents.
Le Business Game est un jeu de réflexion et de mise en situation concrète qui se joue en équipe et peut se dérouler intégralement offline ou débuter online pour se terminer offline. Cette déclinaison appréciée par les banques ou les compagnies d’assurances – comme la Société Générale ou le Groupe Allianz – permet aux talents d’imaginer les évolutions des métiers. Le Groupe L’Oréal est le pionnier en matière de Business Game, en lançant en 2010 un Business Game recrutement «Reveal by L’Oréal» qui a attiré plus de 50 000 jeunes talents au niveau international qui découvrent par l’application les métiers du groupe, et peuvent se mettre en situation.
Le Craft Academy est une solution qui permet aux entreprises de recruter des candidats approchés et les former lors d’une immersion directe sur le lieu de travail, pour leur permettre d’acquérir des compétences clés, afin de répondre aux attentes des recruteurs qui sponsorisent cette initiative. Cette solution très prisée par les sociétés d’audit et de conseil ou les start-up pour le recrutement de profils techniques, affiche un taux d’employabilité bien supérieur à un recrutement classique à l’issue du jeu.
Dans cette optique, les entreprises pourraient étendre le jeu à d’autres processus RH comme les entretiens d’évaluations annuels, ou encore les séminaires intra-entreprises afin de créer une rupture avec le côté traditionnel des procédures RH, permettant au final de donner une dimension plus ludique des pratiques. Une campagne de «Business Game» doit bénéficier d’une stratégie définie sur du long terme, afin d’apporter une réelle plus-value à l’entreprise et ne pas tomber dans l’amateurisme. Ces nouveaux usages dans le paysage RH, et plus précisément dans le recrutement et la fidélisation des talents, sont donc en passe de révolutionner les méthodes traditionnelles qui ne permettent plus de s’entourer des meilleurs experts du marché. Le recrutement par le jeu constitue une belle piste pour l’avenir, et une opportunité pour les RH d’accompagner le changement et susciter l’adhésion des collaborateurs.