«Les avantages du nouveau modèle de leadership sont nombreux et parfois surprenants»
L'équipe RH «Employee Experience» de Swiss utilise un modèle innovant pour répartir les responsabilités entre tous ses membres, de quoi favoriser la performance, la diversité et les qualités de leadership.
De g. à dr.: Maria Vega, Alana Gahler, Désirée Obrecht Gómez Rojas, Michael von Allmen et Isabel Silva (Photo: Aniela Lea Schafroth)
Votre équipe Employee Experience utilise un nouveau modèle de leadership depuis 2022. Comment fonctionne-t-il et avec quels résultats?
Alana Gahler: Après le départ de notre ancien chef d'équipe, notre responsable RH, Christina Trelle, a pris l'initiative d'expérimenter ce nouveau type de leadership. Concrètement, nous nous organisons et dirigeons nous-mêmes, en répartissant les responsabilités entre les cinq membres de notre équipe. Nous élaborons ensemble la stratégie, priorisons les sujets, prenons des décisions de manière autonome et sommes responsables du budget. Nous développons et organisons aussi mutuellement les négociations salariales.
Quels sont les avantages du nouveau modèle de direction pour Swiss et les membres de l'équipe?
Ils sont multiples et parfois surprenants. Nous misons systématiquement sur une approche centrée sur l'humain. Nous gagnons ainsi un critère de décision objectif pour décider de la priorité des thèmes à traiter. Étonnamment, nous travaillons depuis de manière nettement plus structurée, car ce modèle de gestion exige beaucoup de clarté et d'efficacité. Nous décidons non seulement plus vite, mais aussi mieux, en tenant compte de nos diverses perspectives. Chaque membre de l'équipe s'est surpassé sur le plan professionnel et personnel. Ainsi, Swiss a formé d'un seul coup cinq nouveaux cadres. Par ailleurs, la santé fait désormais partie intégrante de notre travail. Nous sommes collectivement responsables de notre bien-être et de notre performance. Nous devons aborder directement les tensions. Pour cela, la sécurité psychologique est une condition préalable. L'auto-organisation favorise de manière élégante la diversité et l'inclusion, car la question de l'âge ou du sexe du leader ne se pose plus.
Cette manière de fonctionner comporte-t-elle aussi des inconvénients?
Bien sûr. Nos systèmes et processus ne sont pas encore adaptés à ce modèle. Nous devons souvent trouver nous-mêmes des solutions et développer nos propres méthodes. De même, nos contacts doivent encore s'adapter à cette collaboration. Le double rôle de membre de l'équipe et de dirigeant s’avère particulièrement exigeant dans cette structure. Mener une réflexion de fond est indispensable.
Quels sont les défis qui se sont posés lors de l'introduction du nouveau mode de fonctionnement?
Il n'y a pas de solutions toutes faites. Il faut beaucoup d'essais et d'erreurs, ainsi que du temps et des efforts - comme c'est le cas pour tout changement culturel. On ne peut pas éviter les phases plus difficiles. Mais c'est d'autant plus gratifiant en fin de compte. Aujourd'hui, nous sommes enthousiasmés par le modèle et reconnaissants de la confiance qui nous a été accordée.
Comment votre modèle de gestion est-il perçu au sein de Swiss?
Nous y travaillons actuellement. Il suscite un grand intérêt, mais nous remarquons aussi que beaucoup ne peuvent pas s'imaginer concrètement ce que cela signifie ou ne savent pas encore que nous sommes autogérés. Aujourd'hui, avec la clarté et l'assurance que nous avons acquises, nous considérons que notre mission est de promouvoir le modèle à l'extérieur et d'inspirer d'autres équipes et entreprises.
L'entreprise
Swiss International Air Lines (Swiss) est la compagnie aérienne nationale de la Suisse. Son quartier général se trouve à Kloten (ZH), son siège juridique à Bâle. Swiss fait partie du groupe Lufthansa et emploie environ 8600 personnes. Le département RH se compose d'une centaine de personnes. Les activités principales de l'équipe Employee Experience, composée de cinq personnes, sont le développement des collaborateurs, la culture d'entreprise et le marketing employeur.