Santé au travail

Les bienfaits du mouvement au travail

«Je vais fumer une clope» ou «Tu viens boire un café à la cafétéria?» des phrases tellement courantes en entreprise qu'elles n'interpellent personne. A l'inverse, lorsqu'un collègue se lève, s'étire ou se couche par terre pour prendre soin de son dos, on le dévisage. Pourtant, un collaborateur qui bouge davantage à sa place de travail permet de réduire les jours d'absence et donc de réduire les coûts pour les entreprises. Alors, que peuvent-elles faire pour l'encourager?

2024 est déclarée année du sport en entreprise. En France! Évidemment, Jeux Olympiques obligent! Néanmoins, cette idée ne sort pas d’un chapeau: les bénéfices sur la santé des salariés et des entreprises sont multiples et plus à prouver. Dès 2008, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) déclarait que les employeurs devaient s’assurer de la bonne santé de leurs employés, notamment grâce à la pratique d’une activité physique régulière. Pourtant, en Suisse, on hésite encore beaucoup à faire le pas, se focalisant trop souvent sur les investissements et peu sur les intérêts.

Ce que disent les études

Les études sur le sujet sont toujours plus nombreuses. Désormais, on sait qu’amener du mouvement au travail permet une amélioration de la qualité de vie au travail, de la santé et du bien-être du salarié, une augmentation de la productivité (de 3 et 9%) et de la rentabilité (de 4 à 14%) de l’entreprise, une diminution des absences pour maladies et du turnover (25%), sans compter le développement d’une image positive et l’attractivité (Étude Goodwill, 2015). Si l’employeur a une vraie carte à jouer, qu’il se rassure, cela ne signifie pas forcément gros budget, salle de sport, et tutti quanti. Il s’agit souvent d’actions simples.

Avant de se lancer, il faut avant tout s’assurer que la solution répond aux besoins de l’entreprise.

  • La solution envisagée est-elle accessible à toutes et tous?

  • La solution est-elle flexible (tenir compte des horaires, du télétravail, etc.)?

  • La solution est-elle facile à mettre en œuvre?

Pour cela, il est possible de sonder les collaborateurs·trices pour identifier leurs attentes. Et attention de ne pas se contenter de celles et ceux qui pratiquent déjà du sport sur leur temps libre, mais de s’adresser surtout aux plus sédentaires. Un événement de lancement permet de réunir tout le monde et de rappeler les avantages du programme. Enfin, proposer des défis avec des récompenses à la clé incitera les employés·es à se dépasser et rester motivés. Sans oublier que le travail en équipe favorisera le team building.

Différentes formes d’activités

L’activité peut prendre différentes formes. Elle peut être ponctuelle: inscription à une course dans la région, événements internes (matches de foot, tournoi de ping-pong...). Ou plus régulière avec une offre de cours sur le lieu de travail, plus ou moins intense en fonction des installations à disposition (douches), objectif hebdomadaire de pas avec des podomètres, moments dédiés au mouvement (étirements tous les jours avec rappel sur l’agenda). Pour les plus grandes structures, il est possible de dédier un espace entier à la pratique sportive, avec un fitness d’entreprise par exemple. Aujourd’hui, le choix est vaste.

Le risque est que seuls les sportifs participent. On perd alors l’intérêt sur la santé, vu que ce sont les non sportifs qui en ont le plus besoin. Le seul moyen de les embarquer est de rendre ces moments obligatoires, sur le temps de travail. Y aller en douceur est la clé. Un pas après l’autre, voyant les bénéfices sur le corps et leur santé, sans doute qu’ils changeront d’avis! Mens sana in corpore sano. Si le corps va mieux, la tête suit. Bouger au travail peut aussi déboucher sur des changements plus profonds. Mais ça, c’est une autre histoire.

commenter 0 commentaires HR Cosmos
Photo portrait d'Anne Hemmer

Anne Hemmer est spécialiste de la santé par le mouvement. hemmer-coaching.ch

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