Les exigences du travail ont augmenté en Suisse ces cinq dernières années
Une large majorité d’employés travaillant en Suisse estiment que les exigences de leurs employeurs ont considérablement augmenté au cours des cinq dernières années, révèle une enquête menée actuellement dans le cadre du baromètre du travail Randstad, et dont les résultats provisoires ont été publiés vendredi 22 novembre 2013.
Alors que 24% des hommes se disent inquiets pour leur propre avenir, seuls 20% des femmes partagent cette même appréhension. Source: Randstad
82% des Suisses estiment que les exigences dans le domaine du travail ont augmenté au cours de ces cinq dernières années. Les employeurs attacheraient une grande importance aux compétences sociales. Alors que seulement un peu plus de la moitié des sondés âgés entre 45 et 64 ans considèrent que les compétences sociales ont gagné en importance, voire continuent à en gagner, plus de 75% des 18-24 ans sont du même avis. Comparée au marché du travail européen, cette réponse place les employés de Suisse au deuxième rang juste derrière les salariés italiens pour lesquels les compétences sociales jouent un rôle fondamental.
«Les jeunes attachent moins d’importance à leur ascension professionnelle et aux signes de prestige. Ils préfèrent s’investir dans un projet qui les mobilise et avec des gens qui leur ressemblent, souligne Willem Verhaagen, CFO Randstad (Suisse) SA. Ils préfèrent s’impliquer personnellement. Dans cette optique, les compétences sociales sont synonymes d’esprit d’équipe et de motivation.»
Exigences croissantes et peur de l’avenir
Près d’un quart (23%) des salariés suisses interrogés ont peur de ne pas pouvoir faire face, dans un futur proche, aux exigences et au rythme croissants du monde du travail.
Alors que 24% des hommes se disent inquiets pour leur propre avenir, seuls 20% des femmes partagent cette même appréhension. Et 30% des jeunes de 18 à 24 ans ont peur de ne pas être à la hauteur et sont anxieux pour leur avenir. Cette part est de 19% pour les personnes âgées de 45 à 64 ans.
Interrogés sur leur volonté d’adaptation, 95% se disent prêts à faire tout leur possible pour se conformer aux exigences croissantes. Ainsi, 93% des hommes s’y déclarent favorables. Chez les femmes, cette part atteint même 98%. Cette volonté s’accroît d’ailleurs avec l’âge: 89% des 18 à 24 ans ont répondu à cette question par l’affirmative contre 96% des 25 à 64 ans.
Pour Willem Verhaagen, cela est lié au fait que le monde numérique dans lequel nous vivons offre un accès illimité aux connaissances; la jeune génération serait plus à même d’utiliser ces nouvelles ressources. Les jeunes profitent facilement de ces connaissances et, par conséquent, n’ont pas besoin de s’investir autant que leurs aînés. En outre, la génération «Y» mettrait davantage l’accent sur l’épanouissement personnel, la quête d’un sens dans son travail et à l’esprit d’équipe. Pour les jeunes, les structures hiérarchiques traditionnelles dans lesquelles l’employeur donne le ton sont tombées en désuétude.
L’index de mobilité en recul
L’index de mobilité a augmenté depuis le dernier trimestre sur le plan international. En passant de 108 à 109, il atteint une nouvelle fois son niveau le plus élevé. L’index montre combien de salariés pensent accepter un nouveau poste équivalent dans l’espace des six prochains mois. En Suisse, l’index a enregistré une nouvelle baisse et est passé à 100.
Le baromètre du travail de Randstad
Depuis 2003, le baromètre du travail de Randstad est effectué quatre fois par an dans 32 pays. L’enquête en ligne permet d’interroger, dans chaque pays, 405 salariés âgés de 18 à 65 ans sur des sujets touchant le marché du travail.