Les ingrédients d’un bon film d’entreprise
Le festival français Films & Companies connaît un succès croissant. HR Today a interrogé deux membres du jury sur les ingrédients qui font le succès d’un film d’entreprise.
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«La tendance est de donner de plus en plus la parole aux collaborateurs» Denis Harnois, président du festival Films & Companies, La Baule, France
«Le film corporate est devenu un élément essentiel d’une communication d’entreprise. Dit autrement, la vidéo est devenue l’écriture du XXIème siècle, car la communication passe de plus en plus par l’image animée. Dans ce contexte, la qualité des images est devenue essentielle. Je m’en aperçois à travers notre festival. La qualité et le nombre des films qui nous sont proposés augmentent d’année en année. Les moyens techniques (caméra, logiciels de montage, son), ont pris un tel niveau que le bricolage n’est plus permis. En 2016, près de 300 films d’entreprises étaient en compétition. Quels sont les ingrédients d’un bon film d’entreprise? Un bon film ou une vidéo de qualité doivent résumer le mieux possible les activités de l’entreprise, avec ses produits, ses prestations et ses chiffre clés. Mais un bon film doit aussi se différencier des autres, vu que la quantité des productions augmente. La tendance est de donner de plus en plus la parole aux collaborateurs de l’entreprise. En quelque sorte, on revient vers l’humain et le parler vrai. Il y a dix ans, la narration d’un film d’entreprise était très lisse et publicitaire. Mais ces discours ne fonctionnent plus. Ce qui compte aujourd’hui, c’est l’originalité et l’authenticité du message. Cela passe souvent par des reportages et des interviews. Mais là encore, la forme compte autant que le fond. Tout va dépendre de la vision de l’entreprise, de son marché, de son public cible et des canaux qu’elle compte utiliser pour la diffusion (cinéma, web, portail internet, réseaux sociaux, ...). Réussir un film d’entreprise implique donc de donner un cahier des charges très précis au réalisateur. Ce dernier pourra ensuite choisir la meilleure écriture pour scénariser cette histoire. Cela pourra être de la fiction, du reportage ou des images animées. Parfois même on peut recourir à tous ces styles en même temps. Avec quel budget? Cela va dépendre de la taille de l’entreprise. Une multinationale qui réalise un film corporate avec des tournages dans plusieurs pays dépensera 100 000 euros, voire plus. A l’inverse, j’estime qu’il n’est pas possible de descendre sous les 15 000 euros pour faire quelque chose qui tienne la route. Durée? A cause de la diffusion sur Internet, qui s’est généralisée ces dernières années, la durée des films d’entreprise a considérablement baissé. Aller au-delà de 8 minutes n’est plus possible aujourd’hui. La plupart des films durent entre 3 et 5 minutes.»
«Choisir les bons mots, les bons canaux et les bons contenus»
Valentin Blanchot est le co-fondateur de Siècle Digital (siecledigital.fr), un site d’information français dédié au monde numérique, et membre du jury du festival Films & Companies.
«De nombreuses entreprises sont encore timides avec les contenus vidéos et leur diffusion sur les réseaux sociaux. Ces médias sont pourtant des vecteurs très puissants pour dynamiser l’image d’une entreprise dans les différentes communautés présentes sur le web. Il faut savoir aussi que tous les grands réseaux sociaux (Youtube, LinkedIn, Facebook et Twitter) offrent des services payants qui permettent de diffuser vos contenus de manière très ciblée. Avec des ciblages par pays, par ville, par tranche d’âge ou par affinité avec un sujet ou une thématique. La vidéo est un moyen de rendre sexy des réalités corporate. A mon avis, cette influence de l’image va croître à l’avenir. De plus en plus de médias recourent aux vidéos pour traiter de l’information. Le groupe CNN est passé maître dans ces nouveaux formats. Ils savent aussi créer de l’interactivité avec leurs publics sur les réseaux sociaux. Les recruteurs de demain devront eux-aussi apprendre à utiliser ces nouveaux langages. A eux de choisir les bons mots, les bons canaux et les bons contenus pour atteindre leurs publics cibles.»