Les métiers de demain exigent une formation adaptée
Une évolution vers le monde du travail de demain exige un système de formation professionnelle adapté. Sans remettre en question le modèle dual, des experts préconisent des ajustements.
Selon certains observateurs, l'enseignement doit être dispensé sous forme de modules. Photo: Keystone
Berne (ats) Le marché de l'emploi exigera à l'avenir de nous une palette de compétences, plutôt qu'un savoir-faire individuel. Cette affirmation de l'analyste de tendances Joël Luc Cachelin a de quoi réjouir l'organisation Formation professionnelle suisse (FPS), pour qui la formation devra inévitablement suivre cette direction.
"De nombreux métiers s'organisent encore trop peu en fonction des compétences. A l'inverse de l'Europe, où les questions de formation englobent toujours davantage ces facteurs", relève le vice-président de la faîtière des formateurs
Christoph Thomann. Un métier ne se limite pas à la maîtrise d'un savoir-faire. Il faut aussi pouvoir jongler avec plusieurs compétences et un sens des responsabilités.
Système modulable
Pour ce faire, l'enseignement doit être dispensé sous forme de modules. Actuellement, seuls les informaticiens sont formés de la sorte, "une évolution qui a conduit à une révolution en termes de qualité", se réjouit Christoph Thomann. Les modules ont permis de réunir dans un même métier des domaines d'activité variés, comme la technique des systèmes ou le développement d'applications.
Les modules permettent aussi de procéder rapidement à des ajustements selon l'évolution de la profession. Et "sur le plan didactique, ils présentent de clairs avantages, car ils orientent les apprentis vers des objectifs précis", relève Andreja Torriani, membre du comité de la FPS et enseignante dans une école professionnelle à Zoug.
Plus "coach" que prof
La faîtière cède aussi à l'auto-critique. "De nombreux formateurs se considèrent encore comme des combattants isolés devant élaborer leur matériel de cours eux-mêmes". Andreja Torriani plaide pour davantage de collaboration, "ce n'est pas évident, mais cela s'apprend". Selon elle, "parvenir à rendre un cours attrayant est à la fois un art et un défi".
Les deux représentants de la FPS prônent une redistribution des cours dans certaines disciplines. Les formateurs doivent pouvoir disposer d'assez de temps pour réaliser des projets individuels à côté des cours qu'ils dispensent. Le rôle de l'enseignant devrait ainsi se rapprocher de celui d'un "coach".