Licenciements: le SECO ne voit aucun signe alarmant
Les mauvaises nouvelles se sont accumulées ces derniers mois sur le marché du travail en Suisse. Depuis les vacances d'été, les entreprises ont annoncé près de 3500 suppressions de postes. Le SECO n'y voit cependant aucun signe alarmant, les perspectives d'emploi restant toujours bonnes.
Depuis début août, 15 à 20 entreprises ont indiqué vouloir restructurer. Selon une estimation de l'ats, ce sont près de 1700 emplois en Suisse qui se trouvent menacés. Photo: 123RF
Berne (ats) La semaine passée, l'entreprise biennoise Sputnik, active dans l'énergie solaire, a fait faillite: 271 emplois sont passés à la trappe. Au même moment, le groupe agrochimique bâlois, Syngenta, a annoncé vouloir supprimer ou délocaliser 1800 postes. Quelque 500 emplois sont supprimées à Bâle.
Ces deux cas ne font malheureusement pas exception. Depuis début août, 15 à 20 entreprises ont indiqué vouloir restructurer. Selon une estimation de l'ats, ce sont près de 1700 emplois en Suisse qui se trouvent menacés.
Pour expliquer une telle situation, il n'existe pas de réponse claire. "Le climat à l'exportation s'est clairement durci", relève Frank Schmidbauer, expert conjoncturel auprès du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO).
Relance hésitante
"Au niveau de la relance en Suisse, la situation économique instable de l'Union européenne est particulièrement préoccupante", explique Frank Schmidbauer.
La reprise attendue pour cette année n'est pas aussi rapide que prévu. Même l'Allemagne, premier débouché à l'exportation pour la Suisse, a présenté de plus en plus de signaux de faiblesse ces derniers mois.
La très faible inflation dans la zone euro engendre des problèmes supplémentaires. Si les prix n'augmentent pas dans les autres pays, la compétitivité helvétique sur le plan tarifaire se trouve mise à mal. En outre, le cours du franc suisse reste surévalué, ce qui empiète sur les marges des firmes.
Les difficultés rencontrées touchent tous les secteurs: énergie solaire, industrie, horlogerie, chimie et imprimerie. Les banques et les assurances se trouvent aussi concernées.
Pour Frank Schmidbauer, de telles suppressions de postes ne relèvent pas du hasard. Et, dans le domaine financier, il y a toujours plus de grands bouleversements structurels.
Prévisions de croissance
Mais, dans leur ensemble, les perspectives de l'emploi sont relativement bonnes. Au troisième trimestre, le taux d'emploi a connu une hausse. "De notre point de vue, il n'y a aucun signe qui indiquerait une détérioration sensible de la situation, ces prochains mois", souligne l'expert conjoncturel.
Les prévisionnistes du SECO tablent sur une croissance économique de 1,8%, cette année, et de 2,4% en 2015. Pour ces prochains mois, les anticipations s'appuient toutefois sur une reprise plus ferme en Europe, précise Frank Schmidbauer.
Si tel n'était pas le cas, la hausse des exportations attendue, en Suisse, risque de se retrouver une fois de plus ralentie.