Réorganisation de la fonction RH
Cette évolution est également en train d’impacter la Fonction RH. Avant 2008, les RH étaient intégrés dans le leadership et le management. Depuis son arrivée, fin 2013, elle a mis en place une unité RH globale, composée de 235 personnes dans le monde. «J’ai aussi nommé des HR Business Partner. L’idée était d’avoir un responsable RH qui siège au comité de direction de chaque fonction. Nous avons ensuite renforcé les centres d’excellence, soit la rémunération, la formation et le talent management. Enfin, elle créé un «Project Management Office + Policies». Elle explique: «Dans une organisation internationale de 34000 personnes, les projets RH doivent avoir une bonne visibilité. Cette unité a par exemple introduit un processus de revue des salaires au niveau mondial, le 1er processus de «Talent Review Bottom Up» en 2014 et des entretiens d’évaluation».
A noter qu’elle ne dispose pas encore de système d’information RH (SIRH): «Nous travaillons encore avec des fichiers Excel», sourit-elle. Ce manque de ressources est le reflet des marges assez faibles de ce secteur d’activité. «Au niveau mondial, seulement 1 pour cent de nos coûts sont consommés par la fonction RH», assure-t-elle. Pour contrer cette situation, la société encourage la mobilité interne. «Cette mobilité implique de montrer l’exemple. Notre HR Business Partner européen pour les ventes et les marques vient du Mexique», illustre- t-elle. En revanche, cette nouvelle organisation RH, «beaucoup plus centrée sur le business, nous permet d’avoir plus d’influence sur l’organisation».
Avant d’entrer chez Triumph International, Emmanuelle Roger a œuvré comme consultante chez Qualintras à Genève, spécialisée dans la mesure d’engagement des collaborateurs. Son directeur, Benoît Moransais, se souvient d’une consultante «intellectuellement brillante avec une bonne vision hélicoptère». «Comme tous les bons consultants, ils partent après trois ans», regrette-t-il aujourd’hui. Emmanuelle Roger a grandi en Haute-Savoie, à Courchevel. Ses parents tiennent un magasin de sport. Elle se souvient: «Dès mon plus jeune âge, j’ai vendu des articles de ski à une clientèle internationale. Mes parents ont beaucoup bougé: Avoriaz, Méribel et le Val Thorens.» Après les pistes de ski et la clientèle fortunée, elle étudie dans une école de commerce à Reims, puis effectue un Master en Finlande. Elle décroche son premier emploi chez une filiale de British Telecom (BT) dans la banlieue de Londres, où elle se spécialise dans le conseil et les processus de change management.
«J’essaie de vivre au jour le jour»
Sa première expérience RH, toujours chez BT, sera la responsabilité des programmes de jeunes diplômés et des jeunes consultants. «Notre département a connu une forte croissance, passant de 30 à 300 collaborateurs». En 2006, pour contrer un marché de plus en plus concurrentiel, la filiale est intégrée dans la maison mère BT. Elle saisit l’occasion pour faire le point. Après neuf ans de fidélité à British Telecom, elle ressent le besoin de changer d’air. Elle opte donc pour un retour aux sources et décroche un emploi chez Qualintras à Genève, où elle devient consultante en changement stratégique. Son avenir? «C’est difficile de se projeter dans un futur lointain. J’essaie de vivre au jour le jour. Je me sens très bien ici, autant sur le plan professionnel que personnel». Etablie à Zurich, elle nous confie qu’elle va se marier cet été. Un large sourire illumine son visage. Ses yeux rayonnants valent toutes les affiches de femmes légèrement vêtues qu’on aperçoit derrière elle.
Bio express
- 1998 Master en Business de l’Ecole supérieure de commerce, Reims
- 1998 Master en Business de l’Université de Technologie d’Helsinki (TKK)
- 1999 Programme de jeune diplomés chez Syntegra (Groupe British Telecom)
- 2007 Consultante chez Qualintra
- 2013 Global Head of HR Triumph International