Marque Employeur: Authenticité et bouche à oreille
Dans un marché de l’emploi globalisé, avec une multitude de canaux (réseaux sociaux, jobboards) et une guerre des talents qui dure depuis vingt ans, la Marque Employeur grimpe dans la liste des priorités RH.
Patrick de Paw
C’est autour de ce thème que s’est déroulée la première journée Innov-RH, organisée par l’agence de marketing digital Jobcampaign. La manifestation aurait dû avoir lieu au centre Aquatis de Lausanne. Crise sanitaire oblige, les conférences se sont tenues en ligne, devant 300 participants à distance.
CEO de Social Seeder (agence belge d’Employee Advocacy) Patrick de Paw a lancé la journée en montrant que le canal le plus puissant pour faire rayonner une entreprise est le bouche à oreille. «Si vous parvenez à faire de vos employés des ambassadeurs de votre entreprise, vous toucherez un pool de candidats énorme», a-t-il dit. Selon lui, un ambassadeur atteindra 317 personnes.
Thierry Haüptli, chef de projets RH à la RTS (Radio Télévision Suisse) et anciennement responsable de la Marque Employeur à la Vaudoise Assurance, a détaillé la mise en œuvre du processus chez l’assureur: identification des cibles, ajustement des messages, choix des canaux, mesure de l’impact de la campagne.
Après une intervention passionnante de Gregory Herbé sur les techniques de sourcing de talents (comment atteindre les médecins, les architectes, les spécialistes IT notamment), Cécile Jamelot a parlé du Personal Branding. Une technique qui vient des Etats-Unis et qui exige une présence régulière sur les réseaux sociaux (elle conseille d’y consacrer une demi-heure par jour) avec des messages authentiques. L’idée est de créer de l’engagement avec votre audience afin qu’ils pensent à vous le jour où ils recruteront.
Igaël Derrida (Manpower Group) a ensuite déroulé une feuille de route pour réussir son Inbound Recruiting. Le processus se déploie en quatre étapes: attirer, convertir, recruter et fidéliser.
En fin de journée, la philosophe Julia De Funès a donné une conférence critique, dénonçant l’idéologie du bonheur au travail, «alors que nous n’avons jamais connu autant de mal-être au travail». Elle a montré que le bonheur est la conséquence d’une action, jamais l’inverse. Elle plaide plutôt pour de la qualité de vie au travail, dont les ingrédients sont la prise de risques, le sens et la confiance.