Janique Soler, assistante administrative dans le domaine des organisations internationales à la recherche d’une nouvelle opportunité.
«Il y a quelques mois, j’ai postulé pour un poste d’assistante administrative dans une grande institution internationale. J’ai reçu un mail m’invitant à réaliser une interview vidéo avec l’application Sonru.com. On m’a envoyé un code d’accès avec un délai.
Dans un premier temps, j’ai visionné une vidéo de la cheffe du personnel dont le but était de nous mettre en confiance. Ensuite, il y a eu quelques questions d’entraînement, avec un délai de réponse assez court. Les questions étaient en anglais et en français, comme le profil du poste exigeait les deux langues. J’ai pu m’entraîner plusieurs fois. Il y avait aussi des indications techniques sur le micro, la lumière et le cadrage. Cette préparation en amont est très importante.
Une fois l’entretien lancé, les questions défilent rapidement. C’était des questions ouvertes, axées sur les défis futurs du poste. Je devais justifier au travers de mes expériences passées la maîtrise de certaines compétences. La machine m’a aussi demandé où je me voyais dans cinq ans? Une fois l’entretien terminé, j’ai reçu un message de remerciement et on m’a promis un feedback complet dans les semaines à venir. Ce n’était en revanche pas possible de visionner mes réponses.
Depuis lors, j’ai participé à d’autres entretiens vidéo et j’ai gagné en confiance à chaque fois. La pratique permet de s’améliorer et d’appréhender sa peur. La principale difficulté est d’imager ses compétences par des exemples car le temps est compté. Par ailleurs, personne n’est là pour vous mettre en confiance. On nous répète à l’envie qu’il faut développer son intelligence émotionnelle mais c’est difficile de mettre en avant ces qualités face à un écran. Un robot ne pourra pas sentir ces éléments intangibles. J’ai aussi compris que je devais utiliser des mots clés qui plaisent aux employeurs: flexibilité, adaptabilité et motivation par exemple. Ces qualités sont plus difficiles à démontrer dans ce processus de recrutement digital.
Je pense aussi que ces outils vont permettre aux employeurs de sélectionner plus rapidement un choix de 40 candidatures sur 200 dossiers reçus. Ces techniques vont donc se généraliser dans le futur et il faut s’y préparer.»