Opération mains propres
La 10ème édition d’Humagora, la plate-forme d’échange et de dialogue entre les entreprises et les associations à but non lucratif, a attiré près de 150 personnes le 2 décembre dernier à la FER Genève.
Didier Pittet, Genève, le 2 décembre 2014.
Photos: Olivier Vogelsang/disvoir.net
Lancée par la fondation Philias (responsabilité sociale des entreprises) en 2006, cette édition était consacrée à la santé au travail. Le professeur Didier Pittet, chef du service des infections des HUG, y a donné une conférence pas- sionnante sur le développement d’une solution hydro-alcoolique de désinfection des mains qui a considérablement amélioré l’hygiène du personnel soignant dans le monde. Et du coup baissé le nombre d’infections nosocomiales (infection contractée dans un établissement de santé). Coinventeur de cette solution avec William Griffith, il a donné la recette à l’Organisation mondiale de la santé (renonçant ainsi à devenir multimillionnaire), afin que cette solution puisse être fabriquée localement partout dans le monde à bas coût. Mais ce qui frappe le plus en écoutant Didier Pittet, c’est de mesurer à quel point il est difficile de faire changer les comportements. Le professeur a détaillé la stratégie «multimodale» qu’il a mis au point pour réussir ce défi. «Il a fallu à chaque fois former, mesurer puis restituer les résultats obtenus», a-t-il expliqué. Ces années d’efforts ont porté leurs fruits puisqu’elles ont permis aux hôpitaux de réaliser des millions de francs d’économie (24 millions rien qu’aux HUG) et sans doute de sauver des centaines de vies. L’écrivain français Thierry Crouzet en a fait un livre (Le geste qui sauve), ouvrage dont les droits ont été entièrement reversés à la cause.
Pour en savoir plus: www.cleanhandssavelives.org