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L'affaire avait secoué la France au début 2007. Trois collaborateurs du Technocentre Renault de Guyancourt (dans la banlieue parisienne) se sont donnés la mort en l'espace de quelques mois. L'un d'entre eux aurait évoqué dans sa lettre d'adieu des conditions de travail intenables. Depuis, l'affaire Renault revient régulièrement dans les débats français sur les conditions de travail. C'était aussi le cas en janvier dernier à Lyon, lors du lancement de l'antenne lyonnaise de la société de conseil Stimulus. Créateur de la marque, le docteur Patrick Légeron a évoqué l'importance de l'affaire Renault dans la progressive prise de conscience des autorités françaises par rapport aux risques psychosociaux du stress au travail. Patrick Légeron est d'ailleurs le coauteur d'un rapport sur le stress au travail remis l'an dernier au Ministre du travail français Xavier Bertrand. Une réaction bien tardive, a-t-il pointé, en comparaison au Canada, véritable pionnier dans le domaine. A ses côtés, le canadien Jean-Pierre Brun, professeur de management à l'Université Laval au Québec, a détaillé les principales causes du stress au travail: surcharge de travail (62%), non-reconnaissance des efforts (48%), conflit avec un supérieur (30%), conflit avec un collègue (20%). Si les causes sont relativement bien connues, les méthodes d'intervention sont plus complexes. Les spécialistes conseillent de mettre en place des indicateurs valables. Mais le stade du diagnostic doit être rapidement dépassé. Ils conseillent de former le management, qui est souvent une source importante de stress pour les collaborateurs. Pour le reste, une combinaison de changement organisationnel et d'aide apportée aux individus est une approche efficace.
