Trois heures de Guy Le Boterf

C’était complet depuis plusieurs mois. Et d’aucuns n’ont pas hésité à parcourir des centaines de kilomètres sous la neige pour venir l’écouter. L’effet Guy Le Boterf. Invité en novembre dernier au Centre Interrégional de Perfectionnement (CIP) de Tramelan, l’auteur d’une trentaine de livres sur la gestion des compétences a donc tenu sa promesse.

Plus de trois heures de conférence, questions du public inclues. Un vrai marathon. Et pour les plus endurants, le CIP a prévu en fin de soirée un dîner en compagnie du célèbre consultant. Au menu de la conférence: quel est le processus mis en œuvre pour agir avec compétence? Rien de vraiment révolutionnaire.

Mais le sujet est tellement bien huilé, rempli d’anecdotes et de bons mots, que le public en a eu pour son argent. Il conseille de toujours démarrer le processus par la  situation. Définir les grandes familles de situations professionnelles de l’entreprise.

Puis seulement d’emmancher la question des ressources internes et externes. Et enfin il faut savoir prendre du recul pour analyser les pratiques. Le tout ensemble permet d’agir avec compétence. Il dit: «Il faut raisonner en termes de liens et non en termes de listes.» Il ajoute: «On ne peut pas forcer les gens à agir avec compétences.»

A l’heure des questions, quelqu’un demande comment faire avec des cadres qui sont d’accord intellectuellement avec le modèle mais pas du
tout dans leurs comportements? Guy Le Boterf fait une pause, réfléchit, puis répond: «C’est possible de faire évoluer une bonne partie de l’encadre ment par les mises en situation. Mais il y aura toujours une part d’irrécupérables.»

Et quid des PME, lance une intervenante? «Là, manque de temps et de ressources, cela devient plus compliqué, concède-t-il. La meilleure piste est souvent le réseautage. Se retrouver lors d’une soirée pour échanger les bonnes pratiques.»