Trois questions à Julia de Funès

Dans «Le siècle des égarés», vous montrez que l’identité et la recherche de soi sont devenues des valeurs cardinales, au détriment du collectif. Ce qui explique pourquoi les entreprises peinent à créer une dynamique collective?

Les valeurs collectives perdent certes de leur prestige face aux intérêts individuels, mais l’individuel n’est rien sans le collectif. Les années Covid nous ont concrètement montré les conditions d’un collectif véritable. Je rappellerai les trois plus essentielles d’entre elles lors de mon intervention au prochain HR Festival EUROPE.

Dans quelle mesure la philosophie permet-elle de combler l’écart entre les bons résultats de l’entreprise et le malaise croissant des salariés?

La philosophie n’a pas vocation à combler cet écart! La philosophie est là pour apporter un éclairage lucide et rigoureux sur le réel. Mieux comprendre pour moins subir, éviter les normes comportementales pour mieux agir, se déprendre des normes langagières pour mieux nommer les choses, et préférer les réalités parfois douloureuses aux illusions réconfortantes, voilà quelques-unes des missions de la philosophie.

Quel sera le sujet de votre intervention au prochain HR Festival EUROPE?

Les notions d’humanisation et de responsabilisation seront au centre de mon intervention. C’est bien beau de valoriser «l’humain» de manière parfois incantatoire et caricaturale, encore faut-il comprendre ce que cela nécessite concrètement au quotidien.