Trois questions à Noémi Martin
Illustration: PRO-EGALITE
Vous venez de lancer l’outil PRO-EGALITE qui permet d’évaluer les inégalités hommes-femmes en organisation. Quelle est l’originalité de votre démarche?
Noémi Martin: Notre outil est gratuit et il porte sur les aspects dits «soft» des iné- galités hommes-femmes en organisation: les stéréotypes, les habitudes de compor- tement et les représentations de métiers ou de compétences masculines et fémi- nines par exemple. Les résultats ne sont donc pas chiffrés mais qualitatifs.
Donnez-nous des exemples concrets de comportements discriminants?
Quand un manager distribue des dossiers à traiter dans son équipe, nous avons découvert que les sujets liés à la famille, à l’éducation ou impliquant des tâches administratives sont en général donnés à des femmes. Au contraire, les dossiers techniques, politiques ou qui impliquent un bon leadership sont plutôt confiés à des hommes. Et il n’y a aucune raison objective à cette répartition, ni en termes de fonction, ni en termes de compétences.
Votre outil propose aussi des pistes d’actions, pouvez-vous nous en dire un peu plus?
En partant de notre enquête sur le terrain, nous avons récolté une série de recommandations. Nous avons classé ces pistes d’action selon neuf processus clés de la gestion RH. A chaque processus, nous avons associé une série d’actions possibles. Pour le recrutement par exemple, le descriptif du poste, la rédaction de l’offre d’emploi ou la sélection des dossiers sont toutes des actions à risque en termes de discrimination «genre».
Noémi Martin
Noémi Martin est collaboratrice scientifique à l’institut de hautes études en administration publique (IDHEAP).