Contenu
Santé au travail
Un projet pilote montre l’importance de la détection précoce
Détecter et prendre en main le plus rapidement possible les problèmes de santé des collaborateurs afin d’éviter qu’ils ne sortent du marché du travail : tel était le but du projet pilote DPR, dont une évaluation vient d’être publiée.
Image
L’expérience DPR («Détection précoce et réinsertion professionnelle ») a été menée entre 2010 et 2012 dans six sociétés alémaniques de moyenne et grande importance. Photo: Keystone
L’expérience DPR («Détection précoce et réinsertion professionnelle ») a été menée entre 2010 et 2012 dans six sociétés alémaniques de moyenne et grande importance : Ringier Digital, Electrolux Schwanden, Rolf Schlagenhauf, Schneider Umweltservice, la Mairie de Berne et Stämpfli. Le principe était que ces sociétés collaborent de façon contraignante avec leurs assureurs sociaux et privés, via un plan d’action standardisé.
En détectant le plus précocement possible un problème de santé chez le collaborateur et en agissant de manière coordonnée avec des acteurs tels que l’assurance accidents, la caisse de pension, l’AI ou encore la Suva, l’employeur a davantage de chances de parvenir à réinsérer son salarié. Par ricochet, il maintient dans l’entreprise un précieux savoir-faire, ce qui a des conséquences financières positives, rappelle l’Office fédéral des assurances sociales, qui a mandaté la firme Mind Step pour réaliser l’expérience.
Lorsqu'il est "encore temps"
Selon le chef de projet chez Mind Step Ueli Streit, l’évaluation montre l’importance de la détection précoce des soucis psychiques et/ou physiques des salariés, « lorsqu’il est encore temps d’agir ». Il recommande d’ailleurs aux cadres d’être attentifs aux changements qui surviendraient chez leurs subordonnés. « Le plus important, dans ce cas, est d’organiser rapidement un entretien » avec la personne concernée. Il peut alors être possible de prendre des mesures immédiates et relativement simples, telles que l’achat d’un bureau permettant de travailler debout.
Le spécialiste rappelle que plus on attend avant d’intervenir, plus grand est le risque que le problème engendre une absence. Si cette dernière se prolonge, le retour du collaborateur entraînera une nouvelle série de difficultés.
Au nombre des observations positives liées à l’expérience DPR, ses partisans citent le développement de l’échange d’informations entre les entreprises et les assureurs, le transfert de connaissances, ainsi que la sensibilisation des cadres aux problèmes des employés. Deux tiers des collaborateurs ayant participé au projet pilote ont ainsi affirmé que leurs chefs se souciaient davantage de leur santé.
Par contre, l’expérience n’a pas permis de diminuer les charges administratives. Autre ombre au tableau : il est impossible de savoir si le succès rencontré à court terme se prolongera sur la durée.