Un souffle politique qui chante
Le virus redonne également du lustre aux «collapsologues», effondristes ou millénaristes les plus aguerris qui changent de statut, passant soudainement de poètes rimbaldiens post-soixante-huitards à celui d’haruspices politiques post-modernes. Même Greta en sort grandie.
Nicolas Hulot écrit sur Twitter: «Nous recevons une sorte d’ultimatum de la nature.» Illustration: 123RF
Quant à Edgar Morin, il renchérit sur Twitter: Ce serait terriblement triste s'il ne sort pas de cette mega-crise une pensée politique indiquant la nouvelle Voie.
Nicolas Hulot, quant à lui, rajoute sur Twitter: «Nous recevons une sorte d’ultimatum de la nature.» Et l’on peut prédire, sans trop de crainte, que les mystiques sont cachés derrière nos rideaux, prêts à surgir afin de réinsuffler du sens (politique) dans nos esprits contaminés.
Dans le même temps, le virus écarte également de la carte les gilets jaunes, politicailleries et autres dossiers en les reléguant au fond du classement. Il convoque aussi d’autres épisodes historiques enfouis dans la mémoire collective (durant l’Antiquité, la peste d’Athènes, 428 av JC; durant le Moyen-Âge, la lèpre; puis la peste noire qui fit 25 millions de mort en Europe entre 1346 et 1350; plus près de nous, la grippe espagnole, 1918-1929, entre 20 et 100 millions de morts selon les experts; enfin le SIDA, la grippe H1N1, le SARS-CoV-2 ou Covid-19). Que d’épreuves oubliées qui resurgissent soudainement par la grâce de cette triste actualité.