Vidéoconférence: Home Office
Quels sont les enjeux de sécurité et les aspects psychologiques liés à la généralisation du télétravail depuis le début du confinement? C’est pour répondre à cette question que l’Association suisse de la sécurité de l’information, Le Clusis, a organisé une vidéoconférence le 21 avril 2020.
De haut en bas: Marc Benninger, HR Today; Jacqueline Reigner, Semafor conseil SA.
Fondatrice de Semafor conseil SA, Jacqueline Reigner a rappelé que 90% des entreprises suisses sont des petites PME qui ont dû rebondir très rapidement après l’annonce du confinement. «Dans ces conditions exceptionnelles, la protection des données est passée au second plan.»
Elle a mis en garde la quarantaine de participants contre le risque de cyber-pandémime et d’un shutdown des systèmes informatiques du pays. Selon elle, la meilleure manière de s’en protéger passera par des formations à la bonne utilisation des outils et à une meilleure maîtrise des contrôles d’accès.
Selon Pascal Meyrat, directeur des opérations chez Softcom Technologies SA, une société de services informatiques basée à Granges-Paccot (canton de Fribourg), la gestion de la crise a été grandement facilitée par le fait que «nous travaillons déjà en mode agile depuis plusieurs mois». A peine 24 heures après l’annonce du confinement, 70% des collaborateurs de Softcom étaient en télétravail, «et nous l’étions à 100% une semaine plus tard».
Parmi les clés de ce succès: une bonne infrastructure informatique via le Cloud; une organisation du travail agile et un soin particulier apporté à la communication, via l’Intranet, les plateformes Facebook et Teams et l’application WhatsApp. Pascal Meyrat: «Nous avons très vite instauré un rituel matinal pour parler du programme de la journée, une communication officielle une fois par semaine et des événements en ligne.» Les collaborateurs ont notamment eu droit à une conférence de l’alpiniste Jean Troillet.
Economiste d’entreprise et business coach, Solenne Perrinjaquet a ensuite partagé un éclairage psychologique de la crise. «À cause de ce confinement, nous avons vécu un mélange de la systémique professionnelle et familiale.» Après le choc initial, elle a montré l’importance de vivre pleinement toutes les étapes d’un processus de changement (déni, frustration, dépression, expérience, décision et acceptation). «Cela m’a pris environ deux semaines pour m’adapter pleinement à la nouvelle situation», a-t-elle confié.
Elle a ensuite énuméré les avantages et inconvénients du Home Office. Parmi les plus: un meilleur équilibre de vie, la diminution des temps de trajet, une réduction des coûts pour l’employeur et une réduction de l’absentéisme. Au menu des inconvénients: un sentiment d’isolement, être en mesure de se discipliner et une supervision plus délicate de la part de l’encadrement.