Compte rendu du livre de Karl Marx: Le capital, Livre 1, éd. Gallimard, 2019 (1e éd. 1867), 1053 pages
Philosophe, économiste, sociologue et journaliste allemand, Karl Marx critique dans cet ouvrage majeur du XIXe siècle le capitalisme théorisé par les économistes Adam Smith et Ricardo. Etabli à Londres depuis 1849, il explique ses mécanismes, dénonce l'exploitation des travailleurs·euses et raconte la genèse du capitalisme depuis la fin du Moyen Age.
Photo: Marc Benninger
La première moitié du livre est fastidieuse. Marx propose une série de définitions complexes: marchandise, valeur d'usage, valeur d'échange, monnaie, travail nécessaire et surtravail notamment. Il montre que c'est la plus-value d'une marchandise (contenue dans sa valeur d'échange) qui va s'imposer. C'est ce profit qui va permettre au capital de s'accumuler. Marx dénonce aussi les semaines de 69 heures, le travail des enfants et de nuit.
Autre point fondamental de sa théorie: une journée de travail se divise en deux parties. Le travail nécessaire à la survie et à la reproduction du travailleur et le surtravail, qui va créer la plus value et qui n'est pas payée par le capitaliste. C'est ce travail gratuit qui fait dire à Marx que le travailleur est exploité. Ce surtravail est ensuite augmenté par la productivité, la division du travail, la mécanisation et la coopération (l'organisation du travail).
Dans la deuxième partie du livre, il raconte le passage du système féodal au système capitaliste. Les serfs (paysans et artisans) qui appartenaient à la terre du seigneur féodal sont libérés à la fin du Moyen Age. Marx estime plutôt qu'ils ont été déracinés et transformés en salariés et vagabonds dans les villes industrielles naissantes (Liverpool, Manchester, Birmingham). Il dénonce aussi les expropriations qui ont permis l'arrivée des premiers propriétaires fonciers.