Plus de 300 personnes au 5ème Congrès HR Section romandes, Lausanne, le 15 septembre 2011. Toutes les photos: Pierre-Yves Massot/arkive.ch
Alexandra Vuistinier et Nicole Glassey Ballet, HES-SO Valais.
La domination du WASP serait en train de péricliter... Le modèle masculin du White Anglo Saxon Protestant, érigé en modèle depuis des siècles comme le seul profil capable de réussir dans l’univers impitoyable du business, tire ses dernières cartouches. C’est ce qu’assure en tout cas le professeur de HEC Lausanne John Antonakis.
Il l’a proclamé en septembre 2011, lors du 5ème Congrès HR Sections romandes à Lausanne devant plus de 300 personnes. Les évolutions démographiques (l’importance accrue des femmes, le vieillissement de la population et l’augmentation des flux migratoire) en sont les causes principales.
Aujourd’hui, le monde des affaires est contraint d’élargir ses critères de sélection pour repourvoir les postes clés. Mais si ce besoin de diversité est unanimement reconnu, la mise en pratique est beaucoup moins évidente. On sait depuis longtemps que les femmes sont lourdement discriminées (en termes de rémunération mais aussi en termes d’opportunités de carrière).
Les études montrent aussi que les Latins/Romands sont souvent discriminés par rapport aux Alémaniques. Les discriminations envers les seniors sont aussi légion dans nos contrées, comme l’a démontré la professeur Francisca Krings, de HEC Lausanne. Mais comment surmonter ces défis? Recourir aux méthodes objectives, conseille John Antonakis: tests psychométriques, «avec des bons critères à pondérer de manière objective».
Francisca Krings propose de réécrire les codes de conduite pour ancrer la diversité dans la culture d’entreprise. Le recours aux CV anonymes ou aux approches Age blind (l’âge du candidat n’apparaît pas) est aussi recommandé. Le plus gros chantier reste cependant le travail de fond à accomplir pour faire changer les mentalités, si friandes en stéréotypes.