Claudio Chiacciari lors de sa conférence au Salon RH de Genève 2011. Photos: Olivier Vogelsang/disvoir.net
Depuis que les observateurs de marché du travail ont tiré la sonnette d’alarme en prédisant une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, les conférences et séminaires sur la gestion du talent se sont multipliés en Suisse romande.
Le sujet est à la mode. Parmi les 90 conférences du Salon RH de Genève d’octobre 2011, cinq parlaient du talent. Dont celle de Claudio Chiacchiari (saisirletemps.ch), invité par HR Today. Mais pourquoi vous parler de cette conférence plutôt qu’une des cinq autres? Car Claudio Chiacchiari propose une approche originale et enrichissante du talent.
Tout son exposé repose sur cette image: si, comme dans la plupart des discours, le talent est comparé à une voiture de marque Ferrari, belle et puissante, repérable parmi cent mais qui coûte les yeux de la tête, Claudio Chiacchiari préfère l’image du sherpa des montagnes himalayennes.
Une définition du talent qui repose sur l’endurance, le travail de longue haleine, peu spectaculaire, avec un bon rapport prix/qualité et diablement efficace. Car un haut potentiel est composé de 10 pour cent de talent et 90 pour cent de travail. Mais les radars habituellement utilisés en entreprise repèrent les Ferrari rutilantes, alors que les sherpas passent souvent inaperçus.
Claudio Chiacchiari donne ensuite quelques conseils pour revoir les grilles de sélection. En voici une sélection. Un grand potentiel, un grand diplôme. Steve Wozniak, cofondateur d’Apple avec Steve Jobs (qui est décédé le jour de cette conférence), n’avait aucun diplôme. Le QI, la créativité. Charles Darwin, qui nous a écrit «De l’origine des espèces», n’était pas bon à l’école. Seniors zéro. Dostoïevski a écrit «Crime et Châtiment» à 45 ans.