Nouvelles technologies: les RH suisses font de la résistance
Massivement impacté par les outils digitaux et toutes les technologies disruptives qui en découlent (intelligence artificielle, blockchain, réalité virtuelle, adaptive learning, etc.), le marché des RH est arrivé à maturation dans la sphère internationale. Mais pourquoi donc, en Suisse, les ressources humaines font-elles de la résistance aux nouvelles technologies?
Un air d’innovation planait sur le monde RH avec des technologies disruptives de plus en plus avancées. Photo: 123RF
Selon la dernière enquête de HR Bench Institute, seulement 8% des RH en Suisse romande ont amorcé leur transformation digitale en 2018. Dans leur quotidien, les salariés utilisent des applications technologiques qui leur facilitent la vie. Faire un bond de 50 ans en arrière quand ils franchissent la porte de leur entreprise n’est plus envisageable pour eux! Les RH doivent donc se réinventer et se tourner vers les nouvelles technologies pour élargir leur territoire et offrir un écosystème agile et moderne. Ce afin de revaloriser leur fonction et continuer d’exister.
Malheureusement, en Suisse, beaucoup de RH se concentrent principalement sur les dangers des nouvelles technologies, les considérant avant tout comme une menace. Une minorité ignore, voire rejette les possibilités que ces technologies peuvent représenter, par peur de devoir dépasser leur périmètre administratif et perdre le contrôle. Le Brevet RH en Suisse, saint Graal des RH, n’a d’ailleurs aucune partie de son programme traitant de l’écosystème numérique RH et de la mutation de la fonction.
L’écrivain Dave Ulrich, dans son étude de 2017, estime que le professionnel RH en tant qu’administrateur garant de la politique RH est une image qui date. Pour Ulrich, les RH doivent devenir contributeurs de valeur ajoutée et développer des pratiques plus performantes fondées sur la technologie et l’analyse des données.
S’il est difficile de prédire le futur, il est cependant essentiel de repérer et comprendre les tendances de fond, qu’elles soient économiques, technologiques ou sociétales, qui impacteront les entreprises dans les dix prochaines années. Cela permettra d’anticiper et préparer au mieux la fonction RH à la transformation des modèles existants