Changements de paradigme

Le monde a changé depuis 1880. Cette date marque le début de l’organisation scientifique du travail avec la publication des travaux de l’ingénieur américain Frederick Taylor. Entre temps, le communisme s’est effondré et le libéralisme a montré ses premières fissures. «Nous vivons aujourd’hui un changement de paradigme», a relevé le consultant Xavier Camby, par ailleurs chroniqueur régulier d’HR Today, dans son introduction à la deuxième édition du Forum de Management de Montreux, mi-septembre 2018, devant 400 personnes. «Le taylorisme posait comme principe que ceux qui travaillent ne pensent pas et que ceux qui pensent ne travaillent pas», poursuit-il. «Mais le contexte social a changé et chacun est désormais en mesure de penser par lui-même. Le nouveau paradigme économique permettra à chacun d’être reconnu pour sa contribution au Bien Commun. Cette contribution sera humaine, sociale, écologique, ludique, artistique et financière.» Dans ce nouvel écosystème, le paradigme managérial change lui aussi. C’est Patricia Torres, coach et formatrice en leadership bienveillant, qui a traité ce volet. Elle a cité une étude de PwC qui montre l’influence du manager (70%) sur le taux d’engagement des collaborateurs. Elle ajoute que 50% des personnes qui quittent une entreprise, quittent en réalité un mauvais chef. Selon Patricia Torres, un manager inspirant (un leader) agit sur ce qui est porteur de sens; il fait preuve d’équité; il est bienveillant, sincère et authentique et enfin il accepte de respecter l’autre et d’agir dans son intérêt. Ce manager du futur génère aussi de la performance, mais il le fait de manière durable, pour assurer la pérennité de l’entreprise. Et de conclure: «Tout ce que vous allez entreprendre en tant que leader aura un impact sur les autres. La route est encore longue, mais je vois déjà des lueurs d’espoir à l’horizon.»