Debiopharm Group
Le contexte Créé en 1979 par Rolland-Yves Mauvernay à Martigny, Debiopharm Group emploie aujourd’hui plus de 300 collaborateurs. Le revenu de l’entreprise n’est pas communiqué. Le modèle d’affaires repose sur le développement de molécules découvertes par d’autres chercheurs ou institutions, et sur l’octroi de licences de molécules à d’autres sociétés pharmaceutiques.
Positionné entre les chercheurs (start-up, universités, laboratoires indépendants) et les grands laboratoires disposant de forces de vente (Novartis, Pfizer, Sanofi par exemple), la société achète des molécules qu’elle estime avoir un potentiel thérapeutique et commercial. Debiopharm conduit les essais cliniques, notamment des phases I et II, passe ensuite un contrat de licence avec un grand groupe pharmaceutique et vit sur les droits générés par les ventes.
Debiopharm a déjà enregistré des succès avec plusieurs molécules utilisées en oncologie pour le traitement des cancers du colon et de la prostate. Le DRH de Debiopharm Group est Pierre Kairouz.
Les valeurs Comme toutes les sociétés qui ont acquis une certaine taille, Debiopharm dispose d’une charte de valeurs, avec une vision et une mission, tout en cherchant à les faire vivre dans l’entreprise. Les valeurs sont Créativité et esprit de pionnier; Passion; Ouverture; Dépasser l’excellence; et Hauts standards éthiques.
«Toutes ces valeurs sont chapeautées par une valeur fondamentale, la responsabilité individuelle», complète Pierre Kairouz. «La direction générale attend de chaque collaborateur qu’il se responsabilise à la manière d’un entrepreneur. «Une entreprise ne peut vivre uniquement sur une structure financière. Pour être pérenne, elle doit ancrer son activité dans des valeurs communes et créer du sens.»
Ces valeurs servent d’une part à stimuler l’innovation et la curiosité des chercheurs en éveil, afin de maintenir le pipeline de nouvelles molécules toujours à flot, ainsi que de créer une dynamique et une responsabilité communes au sein de l’entreprise.
Le deuxième rôle fondamental des valeurs est d’ancrer la société dans la réalité «Une entreprise qui réussit ne peut pas rester un îlot isolé du reste de la société. Nous avons aussi un rôle de responsabilité sociale à assumer», assure Pierre Kairouz. La société a créé une Fondation d’aide d’urgence pour ses collaborateurs et finance plusieurs opérations humanitaires (Bolivie et Niger notamment).
Le dispositif Les valeurs sont visibles partout. Sur les murs en verre des cinq étages du bâtiment du chemin Messidor de Lausanne. Et même dans l’ascenseur. «Nous avons également décidé d’installer une seule cafétéria au quatrième étage, ce qui oblige tout le monde à se déplacer et à se rencontrer», pointe Pierre Kairouz.
Signe que la société tient à ses valeurs, le vice président exécutif du groupe, Thierry B. Mauvernay, vient en personne expliquer le rôle des valeurs dans sa société: «Une entreprise n’est pas une démocratie, mais une idée commune des choses. Les valeurs viennent d’en haut mais elles doivent être portées par nos équipes. Aujourd’hui, un produit prend 10-15 ans à développer alors que les gens vivent sur une échelle de 5 ans.
Si on parvient à donner du sens et de la perspective à nos affaires, cela stimule la fidélisation». D’un point de vue RH, les mots clés sont: agilité et flexibilité, responsabilité, efficience groupe, collaboration et formation. «Il faut être capable d’abandonner des grands projets et de maintenir les gens motivés à chaque changement de cap, de les ancrer dans le présent tout en les projetant dans l’avenir», conclut Pierre Kairouz.
Lien: www.debiopharm.com
L'analyse de Thémélis Diamantis