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Compte rendu de l'ouvrage collectif dirigé par Sophie Le Garrec: Les servitudes du bien-être au travail, éd. érès, 2021, 290 pages
Ce livre est le fruit d'un cycle de conférences-débats sur la santé au travail avec des contributions de sociologues du travail, d'anthropologues, d'ergonomes et de psychologues. Ils critiquent les nouvelles pratiques managériales et politiques de gestion de la santé nées durant les années 1980 et qui se focalisent sur l'individu.
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Photo: Marc Benninger
- Le tournant des années 1980 se joue dans un contexte de financiarisation, du passage vers une économie de services et d'une accélération induite par les nouvelles technologies. Le bureau du personnel devient celui des ressources humaines et les dispositifs de gestion individualisent les horaires, les objectifs et les rémunérations. Mots-clés: autonomie, adaptation, performance et bien-être.
- Les années 1980 marquent la montée des risques psycho-sociaux. La santé au travail est considérée comme une externalité (elle est l'affaire des individus). C'est l'avènement de la psychologie positive, des travaux de Tom Peters et de Stephen Covey (Les 7 Habitudes des gens efficaces, 1989). C'est le début du bazar de l'adaptation: yoga, sport ou mindfullness sont conseillés pour tenir le coup.
- C'est aussi le début des Chief Happiness Officers. L'entreprise demande un engagement total: corps, compétences, intelligence et émotions. Les auteurs décryptent ces pratiques et proposent des pistes pour s'en sortir: accepter que cette dynamique économique néolibérale cause des problèmes de santé; remettre le travail au centre des débats; privilégier la qualité sur la rentabilité et la singularité de la situation sur les bonnes pratiques managériales.